Le célèbre dicton «Sell in May and go away» n'était pas de mise cette année.

Le célèbre dicton «Sell in May and go away» n'était pas de mise cette année.

Au cours du dernier mois, l'indice de la Bourse de Toronto a bondi de 4,8%, sa plus forte hausse depuis octobre 2006.

«Les profits, meilleurs que prévus, ont soulagé les investisseurs, explique Pierre Lapointe, stratège adjoint à la Financière Banque Nationale. Et la vague de fusions et d'acquisitions a continué à soutenir le marché.»

Les Bourses américaines ont aussi affiché une bonne performance. Le Dow Jones a gagné 4,3%, le S&P 500 a avancé de 3,3% et le Nasdaq a pris 3,1%.

Aux États-Unis, les bénéfices étaient en hausse de 8,1% pour le premier trimestre alors que l'on attendait un gain de 3,7%.

Les profits canadiens ont également été au rendez-vous. Pour la prochaine année, les observateurs s'attendent même à une croissance de 13,1%.

M. Lapointe est moins optimiste. «Le marché n'a pas pleinement escompté l'impact de la hausse du dollar canadien sur les marges bénéficiaires des exportateurs», pense-t-il.

Cela dit, en mai, le marché canadien a profité du large mouvement d'achats d'entreprises.

Au pays seulement, le montant des transactions s'élève à 103 milliards de dollars depuis le début de l'année.

La vente probable de BCE fait en sorte que le secteur des télécoms arrive au premier rang depuis janvier avec un rendement de 23,8%. Au cours du dernier mois, ce groupe a avancé de 4,8%.

«BCE a attiré beaucoup de prétendants, souligne le stratège. Il faudra voir au cours de l'année s'il y aura une surenchère pour d'autres compagnies de téléphone.»

La vedette du mai est le secteur des technologies de l'information qui a bondi d'un impressionnant 12,2%.

«Ce sont des titres qui ont l'habitude de mieux faire quand la Bourse va bien», rappelle M. Lapointe.

Au cours du dernier mois, le sous-groupe des équipementiers a grimpé de 17,6%.

Research in Motion, un poids lourd de l'industrie, a gagné 21,6%. Le courtier Merrill Lynch a haussé son prix cible et à prédit une augmentation des ventes de son appareil de courriels sans fil BlackBerry.

La deuxième position mensuelle revient au secteur des matériaux, avec une avancée de 8,1%.

«Deux projets de transactions ont retenu l'attention», constate le spécialiste.

Au cours du mois, les titres d'Alcan et de LionOre Mining, sujets à des prises de contrôle, ont grimpé respectivement de 40% et de 53,6%.

Par ailleurs, les entreprises industrielles arrivent en troisième place, avec un rendement mensuel de 6,8%, grâce notamment à une poussée de 16,4% de Bombardier.

Depuis janvier, le groupe industriel affiche un spectaculaire rendement de 19,4%, ce qui lui donne la deuxième place du classement. En cinq mois, Bombardier a pris 35%, CAE, 29%, SNC-Lavalin, 26% et Stantec, 39%.

Selon Pierre Lapointe, la hausse du prix de l'essence a également donné du tonus au secteur de l'énergie et des services publics (qui regroupent certaines compagnies énergétiques).

Par contre, à l'autre bout du spectre, le secteur de la consommation courante, qui compte notamment les épiciers et les pharmacies, termine en baisse de 0,8%.

«Ce sont des titres défensifs et anticycliques qui affichent de mauvaises performances dans les marchés haussiers», souligne le stratège.

Le pire groupe depuis le début de l'année est celui des soins de santé. Il est le seul à afficher un rendement négatif de 4,1%.

«Les investisseurs délaissent ce secteur, remarque M. Lapointe. Ils veulent voir des résultats sinon ils sont vite sur la gâchette».

Le titre de Neurochem a été particulièrement touché. Il a perdu 51% en mai.

Pour le reste de l'été, le spécialiste recommande la prudence.

Il privilégie les titres des télécoms, dont Rogers Communications. "Le phénomène des fusions n'est probablement pas fini, dit-il. De plus, les observateurs prévoient une hausse de 21,9% des profits en 2008."

Il mise aussi sur les titres des câblodistributeurs comme Shaw Industries et Cogeco.