Président et chef de la direction de Medical Intelligence Technologies, Louis Massicotte concède qu'il a fermé les livres plus longtemps qu'à l'accoutumée durant la période des Fêtes. Un peu de calme avant la tempête. "Je sens que ça va rouler à plein régime au cours des prochains mois."

Pour le père du Columba - ce bracelet-téléphone antifugue conçu pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et intégrant un système de géolocalisation GPS et un récepteur/émetteur - 2007 devrait finalement être l'année des premières récoltes du côté de l'Europe.

Depuis le début du mois d'octobre, Columba est vendu dans plus de 22 000 pharmacies en France.

"Nous en serons bientôt à notre millième intervention ou sauvetage auprès d'un malade français", signale Louis Massicotte qui, en novembre, procédait au lancement du Columba en Espagne pour lequel il a une commande "ferme" pour 4500 bracelets.

Puis, la semaine dernière, Medical Intelligence Technologies annonçait que l'entreprise mettait les pieds au Royaume-Uni. Bientôt, ça sera l'Allemagne. Une dizaine d'autres pays sont dans la mire de l'entreprise de Québec qui a signé, l'automne dernier, des lettres d'intention avec les sociétés Bosch Security Systems et Tunstall Groupe Limited pour la commercialisation de Columba.

Si Medical Intelligence Technologies joue toutes ses billes en Europe plutôt qu'en Amérique du Nord, c'est essentiellement en raison d'une question de téléphonie cellulaire, de couverture géographique et de superficie de territoire. En sol européen, il est possible de se servir de son cellulaire un peu partout sur le territoire. Ce qui n'est pas le cas au Canada ou au Québec.

"En Europe, en 2007, ça va être notre année !" assure l'ancien publicitaire issu d'études universitaires en littérature et en philosophie en indiquant que la stratégie déployée par l'entreprise sur le Vieux Continent commençait à payer des dividendes. Une stratégie qui visait à conclure des alliances stratégiques avec d'importants exploitants de téléphonie mobile (Orange, Telefonica) et des centrales d'assistance médicalisée.

"Je suis convaincu que l'on a réussi à créer le modèle d'affaires rêvé. Le plus beau qui puisse exister au monde. Une multinationale à modèle ultraléger", s'emballe Louis Massicotte.

"Nous n'avons pas d'usine. Pas de tour de télécommunication. Pas de centre d'appels. Pas de camion. Pas de boutique. Nous nous concentrons sur le marketing de notre produit et sur les relations avec les clients."

Et puis, M. Massicotte, quand vendrez-vous Medical Intelligence Technologies ? Cette question, Louis Massicotte l'entend régulièrement.

"L'entreprise n'est pas à vendre", répond-t-il du tac au tac. "Ce que l'on vient d'inventer - la télésécurité mobile - c'est une nouvelle industrie. Nous avons un formidable potentiel d'expansion pour les 20 prochaines années."

Pas question, non plus, de quitter Québec même si le nombre d'actionnaires européens ne cesse d'augmenter.

"Si on avait eu à bouger, il y a belle lurette qu'on l'aurait fait. Nos racines sont ici. La créativité est ici".

Et le VPS...

Avant d'accoucher de Columba, Medical Intelligence Technologies avait piqué l'intérêt du public, en 2003, avec son VPS (Vital Positioning System), un détecteur de crises cardiaques capable d'alerter les services d'urgence huit minutes avant que la personne se rende compte de l'attaque qui se prépare en douce.

"Le VPS est toujours en développement", informe M. Massicotte en rappelant que pas moins de 10 millions $ ont été investis depuis 2001 dans les différents produits conçus par Medical Intelligence Technologies.