La Chine ne respecte pas en entier ses promesses d'ouvrir son marché au commerce étranger et aux investissements en adoptant des mesures qui choient les compagnies chinoises au détriment des investisseurs étrangers, soutient la Chambre de commerce des États-Unis.

La Chine ne respecte pas en entier ses promesses d'ouvrir son marché au commerce étranger et aux investissements en adoptant des mesures qui choient les compagnies chinoises au détriment des investisseurs étrangers, soutient la Chambre de commerce des États-Unis.

Au cours de la dernière année, le gouvernement chinois a intensifié ses efforts pour " manoeuvrer les marchés " en ayant recours à des subventions, à des restrictions touchant les investissements et à d'autres mesures " protectionnistes " destinées à développer ses propres industries et à fermer la porte aux investissements étrangers, soutient le plus important groupe de pression du monde des affaires aux États-Unis.

" Un regain du nationalisme économique chinois n'augure rien de bon pour la propre croissance économique de la Chine et pour l'intégration de ce pays dans la communauté mondiale des affaires ", précise la Chambre de commerce dans son rapport sur le respect de la Chine quant à ses engagements envers l'Organisation mondiale du commerce.

Le rapport de 68 pages a été rendu public la veille d'une audience sur ce sujet par le bureau du représentant au commerce des États-Unis.

Les critiques de la Chambre de commerce se font l'écho d'une insatisfaction croissante chez les entreprises américaines devant ce qu'elles qualifient de " politique industrielle " de la Chine.

Le rapport souligne notamment une mesure appelant une critique particulière: en juin dernier, le Conseil d'État du gouvernement chinois a établi une liste de secteurs prioritaires et a offert de nouvelles subventions aux industries tout en mettant de l'avant des projets visant à décourager les investissements étrangers dans ces secteurs.

Dans plusieurs secteurs, depuis ceux de l'automobile et des services financiers en passant par l'énergie et les services postaux, la Chine accélère la mise en place d'obstacles aux investissements par des compagnies étrangères, avance le rapport.

"Ce phénomène est aussi curieux que troublant, selon le rapport. Les formidables succès économiques remportés par la Chine au cours des quelque 25 dernières années ont été principalement dus au fait que le gouvernement chinois s'était conformé aux principes du marché. "

De plus, la Chambre de commerce a de nouveau mis en lumière cette année le taux élevé de piratage par les Chinois de films, de musique et de logiciels américains. Trois ans après que le vice-premier ministre chinois eut promis de s'attaquer vigoureusement à ce problème, il demeure l'une des principales préoccupations de la Chambre de commerce des États-Unis.

" Nous devons voir des changements systémiques " en ce qui a trait aux droits de propriété intellectuelle, lance Myron Brilliant, vice-président de la Chambre de commerce pour l'Asie. " Ils ont fait des changements, ajoute-t-il. Est-ce suffisant? Non. "

La correction de ces politiques devrait faire partie du nouveau dialogue économique que le Secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a entamé ce mois-ci avec des dirigeants chinois, soutient la Chambre.

En raison du déficit commercial que connaissent les États-Unis avec la Chine, qui a atteint le niveau record de 202 milliards US l'an dernier, les groupes d'affaires américains augmentent la pression sur les dirigeants politiques à Pékin. Ils souhaitent que les décideurs chinois permettent plus d'importations

et d'investissements étrangers sans quoi ils risquent de s'exposer à des mesures draconiennes de la part du Congrès pour corriger ce qui est perçu comme de la concurrence déloyale.

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