Concluant à un blocage dans les négociations d'une première convention collective, la Station touristique Stoneham a mis en lock-out ses 174 employés des opérations montagne mardi.

Concluant à un blocage dans les négociations d'une première convention collective, la Station touristique Stoneham a mis en lock-out ses 174 employés des opérations montagne mardi.

«Les demandes syndicales sont exagérées et mettraient en péril l'avenir de la station. Nous ne pouvons poursuivre les négociations dans ces circonstances», a déclaré hier M. Yves Juneau, directeur régional des ventes et du marketing de la station qui appartient au groupe Resorts of the Canadian Rockies (RCR).

L'aspect monétaire serait le point central de l'écart entre les parties. «Ce sont des demandes monétaires irréalistes. Notre industrie est très fragile à cause des aléas de la météo», poursuit M. Juneau, refusant d'en dévoiler plus sur la nature des points en litige.

Pas en demande

Yves Juneau précise toutefois que l'employeur n'est pas en demande. «Ce n'est pas un lock-out comme celui d'Olymel ou du Journal de Québec. Chaque année, il y a toujours eu un ajustement à la hausse des salaires et le traitement du personnel a été amélioré. Nos employés sont traités de façon très équitable».

Le 21 septembre, les syndiqués affiliés à la Fédération du commerce de la CSN avaient rejeté à l'unanimité la proposition monétaire de leur employeur, la qualifiant d'irrespectueuse et de ridicule.

Le syndicat avait alors souligné que l'actionnaire principal de RCR, N. Murray Edwards, avait une fortune personnelle évaluée à 1,3 milliard $ en ajoutant que c'était là de quoi convaincre les travailleurs que leur contribution à un enrichissement individuel passait par un enrichissement collectif, notamment par une bonne convention.

Saison pas en danger

Comme le début de la saison de ski n'est prévu que pour le 1er décembre, seuls une vingtaine des 174 syndiqués étaient au travail hier et sont présentement touchés pour le lock-out.

«Évidemment, nous souhaitons que le conflit se règle avant décembre, mais la saison n'est pas en danger même si le lock-out perdure. Nous opérerons avec les 326 employés qui ne font pas partie de l'accréditation et les cadres», poursuit M. Juneau.

Ce dernier a ajouté qu'il pensait que la vingtaine de cadres de la station seraient capables de faire le travail normalement effectué par les 174 syndiqués.

«Nous pensons pouvoir y arriver mais nous avons averti nos 4000 détenteurs d'abonnements saisonniers qu'ils seraient remboursés si jamais la saison ne débutait pas», assure-t-il.

Les 174 travailleurs des opérations montagne, à savoir les mécaniciens, machinistes, patrouilleurs, agents de sécurité, employés à l'enneigement mécanique et à l'entretien des pistes, ont obtenu leur accréditation syndicale ce printemps après une tentative infructueuse en octobre 2006.

Six sessions de négociation ont eu lieu d'avril à août (un rythme qualifié de très lent par l'employeur), onze en septembre et deux la semaine dernière.

«Nous n'avons aucun problème à composer avec un syndicat en autant que les deux parties sont capables de faire des compromis», conclut M. Juneau.