L'arrivée à la retraite d'une génération massive de baby-boomers devrait changer le visage de la philanthropie et du bénévolat au Canada.

L'arrivée à la retraite d'une génération massive de baby-boomers devrait changer le visage de la philanthropie et du bénévolat au Canada.

C'est ce qu'affirment les Services économiques de la Banque TD dans une étude intitulée Greying of Canada's Population Has Far-reaching implications for Charities et publiée mercredi.

La Banque TD rappelle quel est le scénario attendu pour le vieillissement de la population pour 2030:

- L'âge moyen sera de 45 ans;

- Les 65 ans et plus formeront environ le quart de la population;

- Les dépenses de santé constitueront le cinquième de l'économie.

Dans un tel contexte, les organisations caritatives devront redoubler d'ardeur afin de trouver un financement non gouvernemental afin de venir en aide aux services de soin de santé.

La bonne nouvelle se trouve du côté de la richesse des boomers, qui détiennent 1300 G$ en titres cotés en Bourse. La moitié de cette valeur est faite de gains de capital.

Avec l'exemption d'impôt sur ces gains lorsque des actions sont données à des organismes de charité, une mesure introduite par Ottawa en 2006 les boomers pourraient utiliser leur richesse comme levier.

Mais vers qui canaliseront-ils leurs dons ?

«Les baby-boomers sont influencés par les entrepreneurs communautaires

tel Bill Gates», affirme Jo-Anne Ryan, vice-présidente des Services des conseils

philanthropiques chez TD Waterhouse Canada et directrice générale de la Fondation de dons particuliers.

«Quand les gens prennent leur retraite et qu'ils consacrent plus de temps au secteur caritatif, poursuite-elle, ils exigent une responsabilisation accrue et un meilleur contrôle à l'égard de la façon dont leurs dons sont utilisés.»

Il faudra donc satisfaire les demandes des donateurs, selon Mme Ryan. «Cette situation profitera au développement des organisations caritatives du fait qu'elles seront encouragées à adopter des normes et des pratiques en matière de gouvernance similaires à celles du monde des affaires.»

Par ailleurs, les Services économiques de la Banque TD jugent que l'immigration aura aussi un impact sur la philanthropie.

Dès 2022, la totalité de la croissance démographique canadienne devrait se trouver du côté des nouveaux arrivants. Ils seront plus nombreux à utiliser les services de bienfaisance et se concentreront davantage dans les grands centres urbains.

D'une part, cela créera une pression sur les organismes de bienfaisance. Mais cela entraînera aussi le recrutement d'immigrants à titre de bénévoles et de donateurs.

Selon la Banque TD, ce phénomène donnera naissance à une nouvelle génération d'organisations caritatives, plus multiethniques et dont les services seront adaptés en conséquence.