L'Inde a conforté sa place de deuxième économie la plus rapide au monde après la Chine, en affichant un taux de croissance de son produit intérieur brut de 8,9% sur un an au deuxième trimestre 2006.

L'Inde a conforté sa place de deuxième économie la plus rapide au monde après la Chine, en affichant un taux de croissance de son produit intérieur brut de 8,9% sur un an au deuxième trimestre 2006.

Ce chiffre officiel publié vendredi est supérieur aux prévisions d'analystes qui s'attendaient à 8,5%.

Au trimestre précédent, le PIB indien avait crû de 9,3% sur un an.

Les statistiques en Inde sont calculées sur des exercices budgétaires (du 1er avril au 31 mars) et non sur des exercices calendaires (du 1er janvier au 31 décembre).

Le 2e trimestre 2006 correspond donc au 1er trimestre de l'exercice 2006/2007 en Inde.

La Chine, le rival asiatique de l'Inde, a affiché au cours de la même période une croissance de 11,3%, soit le rythme le plus rapide des 20 principales économies de la planète.

Derrière la Chine, l'Inde est bien partie pour une croissance annuelle d'au moins 8%, selon des analystes.

"Ce sont évidemment des chiffres forts, dopés par le secteur manufacturier et de la construction. Nous maintenons nos prévisions de croissance pour l'année 2006/2007 à 8%", a indiqué Bidisha Ganguly, économiste en chef du courtier BRICS Securities.

"Nous sommes satisfaits de ces chiffres de croissance", s'est félicité Andrew Holland, de la banque DSP Merrill Lynch.

Le Fonds monétaire international (FMI) s'attend à une croissance indienne de 8,3% en 2006 et de 7,3% en 2007. Le gouvernement et la banque centrale tablent sur 8%.

L'économie avait progressé de 8,4% en 2005/2006.

Cette année, l'Inde devrait profiter de la plus forte progression depuis dix ans de sa production industrielle (+12,4% en juillet).

En effet, le PIB de l'Inde est alimenté pour un quart par l'industrie.

Mais des analystes s'inquiètent des performances du secteur agricole, handicapé cette année par une mousson insuffisante.

La production agricole n'a progressé que de 3,4% au deuxième trimestre, en net ralentissement par rapport au 5,5% au cours du trimestre précédent.

"Un ralentissement de la croissance de l'agriculture pourrait peser sur la croissance dans son ensemble", s'inquiète Mme Ganguly.

Les paysans produisent encore un quart de la richesse du pays et le secteur fait vivre les deux-tiers du 1,1 milliard d'Indiens.

De plus, 43 millions de foyers agricoles (sur 89 millions) sont endettés.

Et les suicides de paysans cotonniers criblés de dettes dans l'ouest de l'Inde a atteint un nombre record en août, malgré la promesse d'une aide publique de 40 milliards de roupies (670 millions d'euros).

Au moins 8.900 paysans se sont donné la mort depuis 2001 dans les quatre régions les plus touchés par la crise agricole, selon des chiffres officiels.

"Nous avons toujours 65% de la population en zone rurale et la part de l'industrie dans le PIB est stable à 27%, contre 46% pour la Chine", a expliqué Ravi Menon, analyste chez HSBC Securities.

"Nous sommes une économie unique qui semble être passée directement, et trop rapidement, d'une économie agraire à une économie de services", a-t-il ajouté.

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