Qui a dit que réunion d'affaires rimait avec ennui? Que les congrès se devaient d'être des corvées?

Qui a dit que réunion d'affaires rimait avec ennui? Que les congrès se devaient d'être des corvées?

Au-delà des conférences interminables et des groupes de réflexion, les voyages d'affaires sont avant tout des voyages.

L'agréable doit accompagner l'utile, et ceux qui vendent les destinations l'ont compris.

Car après la réunion, le congrès, le salon commercial, le voyageur d'affaires sort. Il veut s'amuser. Oublier son quotidien. Vivre des moments inoubliables.

Pour cela, il n'hésite pas à puiser dans son portefeuille. Selon Tourisme Montréal, il dépense en moyenne 620$ en quelques jours.

"En volume, le tourisme d'affaires représente 12% de l'achalandage, mais 27% de l'industrie. Le retour sur l'investissement est présent et constant pour les villes", explique Pierre Labrie, président de l'Office du Tourisme de Québec.

Pas étonnant que les municipalités se battent pour plaire au touriste d'affaires. Et elles ont bien compris que des infrastructures d'accueil irréprochables, des salles de réunion spacieuses et des chambres d'hôtel à la fine pointe de la technologie ne suffisent pas pour vendre une destination.

"Quand on vend un congrès, on vend une ville et une expérience. La dernière chose que l'on vend, c'est le centre", indique Jessica Martin, directrice principale ventes et services clientèle du Centre des congrès de Québec.

Pour en mettre plein la vue au voyageur, on mise sur un service et des produits de haute qualité. Mais on cherche aussi à se démarquer avec des concepts de plus en plus recherchés.

L'originalité et la créativité sont de mise. Les petites et moyennes entreprises locales contribuent à façonner l'expérience en créant des activités audacieuses. Elles réinventent le concept de réunion d'affaires pour stimuler l'intérêt des participants.

"Les gens s'attendent à s'amuser. Les réunions sont rendues presque un spectacle, pour garder l'attention. C'est en quelque sorte de l'édutainment", constate Jean-Paul de LaVison, président et fondateur de JPDL Organisateurs de congrès.

Le lieu aussi est important. Le dépaysement fait partie intégrante de l'opération charme.

"Maintenant, tout lieu est propice et pensé en fonction d'accueillir une clientèle d'événements d'affaires: un musée, une salle de spectacle, etc. Il y a une certaine tendance et une demande pour la tenue d'événements hors de lieux communs", indique Caroline Ducharme, agente touristique pour le Centre local de développement de Shawinigan.

Pour Québec et Montréal, le défi est d'autant plus grand qu'elles sont en compétition avec des villes du monde entier. Elles font le pari de convaincre le voyageur d'affaires qu'il y trouvera son compte autant qu'à Paris, New York ou Sidney. Quand ce n'est pas Dubai ou Abu Dabi.

On prend les grands moyens pour rester dans la course devant la concurrence mondiale qui grandit de façon exponentielle.

À Montréal, le budget annuel consacré à la promotion pour le tourisme d'affaires et de congrès est de 6 millions de dollars. À Québec, il est de 2 millions. Quant aux plus petites municipalités, elles se livrent une compétition féroce pour attirer la clientèle provinciale.

À la ville ou en région, La Presse vous invite à un petit tour du Québec pour découvrir les charmes déployés par l'industrie touristique afin de séduire la clientèle d'affaires.