La Caisse de dépôt et placement du Québec prévoit investir dans l'immobilier en Inde pour la première fois et elle pourrait y consacrer jusqu'à 1,6 milliard de dollars canadiens au cours des cinq prochaines années.

La Caisse de dépôt et placement du Québec prévoit investir dans l'immobilier en Inde pour la première fois et elle pourrait y consacrer jusqu'à 1,6 milliard de dollars canadiens au cours des cinq prochaines années.

SITQ, filiale immobilière de la Caisse qui possède des propriétés d'une valeur d'environ 10,6 milliards, pourrait voir jusqu'à 15% de ses actifs en Inde d'ici 2012, a indiqué lundi Paul Campbell, PDG de SITQ.

À l'heure actuelle, la filiale de la Caisse n'a aucun investissement dans ce pays.

La Caisse se tourne vers le pays qui vient au deuxième rang parmi les plus populeux au monde pour augmenter ses rendements au moment où la hausse des coûts d'emprunt rend les actifs américains moins attrayants.

On prévoit que les projets immobiliers bondiront à 90 milliards US d'ici 2015 en Inde alors qu'ils n'ont été que de 12 milliards US en 2005, indiquait en juin dernier un rapport de Moody's Investors Service.

«Nous nous concentrons vraiment sur l'Inde en ce moment», a dit M. Campbell lors d'une entrevue au siège social de la Caisse à Montréal.

«C'est là qu'est l'avenir, c'est là que la croissance sera au rendez-vous, a-t-il ajouté. Nous n'avons pas d'autre choix que d'y être sans quoi nos rendements vont pâtir au cours des 20 prochaines années.»

M. Campbell, qui prévoit se rendre en Inde d'ici la fin du mois, précise que SITQ axera probablement ses efforts sur des villes telles que Mumbai et Hyderabad.

L'entreprise travaillera de concert avec des partenaires de l'endroit étant donné que les lois indiennes limitent le contrôle étranger sur l'immobilier.

«Nos activités là-bas toucheront uniquement le développement parce qu'il n'y a pas d'actions à acheter, dit-il. Nous avons passé beaucoup de temps en Inde cette année et il n'y a rien à acheter.»

L'an dernier, SITQ a réalisé un rendement record de 33,4%, soit près du double de la moyenne de 17,3% sur 10 ans. M. Campbell a refusé de parler de la performance de l'entreprise en 2007.

SITQ se tourne vers l'Inde au moment où des firmes de rachats et des investisseurs détenteurs de capital de risque lorgnent également ce pays.

ICICI Venture Funds Management, filiale du plus gros prêteur indien, a dévoilé la semaine dernière des projets pour recueillir environ 2 milliards US qui seront consacrés à la création du plus important fonds immobilier du pays.

ICICI Venture imite ainsi Housing Development Financer, qui a recueilli 800 millions US en août dernier et Sun-Apollo India Real Estate Fund, qui a recueilli 630 millions US plus tôt cette année.

Pour leur part, IL&FS Investment Managers et Milestone Capital Partners sont en voie de recueillir 10 milliards de roupies (252 millions US) à investir dans des hôtels, des hôpitaux, des entrepôts, des bureaux et des maisons.

«Le marché immobilier est extrêmement porteur», soutient Raja Seetharaman, directeur adjoint de Jones Lang LaSalle Property Consultants, à Mumbai.

«Il y a au moins 50 fonds qui ont les yeux tournés vers l'Inde», ajoute-t-il.

Les propriétés de SITQ dans des immeubles de bureaux sont à peu près également réparties entre le Canada, les États-Unis et les pays européens comme la France et l'Allemagne.

L'entreprise possède l'immeuble du siège social, à Paris, de Areva SA, premier constructeur mondial de centrales atomiques, et le 1515 Broadway, à New York, qui abrite les bureaux de Viacom, grande entreprise américaine de médias et propriétaire du canal MTV sur le câble.

En plus de faire une incursion en Inde, SITQ est susceptible d'acheter des propriétés en Chine et en Russie.