Les employés du constructeur automobile américain Chrysler adhérents du syndicat UAW semblaient réticents à ratifier un accord salarial conclu le 10 octobre entre la direction et leur syndicat, a-t-on appris de source syndicale.

Les employés du constructeur automobile américain Chrysler adhérents du syndicat UAW semblaient réticents à ratifier un accord salarial conclu le 10 octobre entre la direction et leur syndicat, a-t-on appris de source syndicale.

L'accord, qui doit régir les relations sociales au sein de l'entreprise pour les quatre prochaines années, doit être approuvé par une majorité des 45 000 adhérents de l'UAW chez Chrysler pour pouvoir entrer en vigueur.

Son contenu n'a pas été rendu public, mais il prévoirait la création d'un fonds à direction syndicale chargé de la gestion de la couverture médicale des retraités du groupe, sur le modèle de ce qui a été décidé pour GM.

L'accord a été rejeté dans quatre des principales usines du groupe et fait face à une large opposition dans trois autres sites. Le vote des salariés doit se poursuivre jusqu'à mercredi et les responsables du syndicat devraient en donner les résultats plus tard dans la semaine.

Si l'accord devait être rejeté, direction et patronat auraient à reprendre leurs discussions. L'ouverture des discussions entre l'UAW et le troisième grand de l'automobile américaine, Ford, en serait aussi retardé.

«Je ne dis pas que nous allons gagner mais les résultats vont être serrés», a dit Bill Parker, un responsable syndical opposé à l'accord.

Le mécontentement de la base se focaliserait sur les garanties d'emploi offerte par la direction, jugées insuffisantes, et le sort des travailleurs à statut précaire, qui assument un part grandissante de la production.

L'accord chez GM, qui avait servi de modèle à celui signé chez Chrysler, avait été adopté par les syndiqués avec une majorité de plus de 60%.

Chrysler, passé cet été entre les mains du fonds d'investissement Cerberus, souhaite procéder à des cessions d'actifs et attendait de l'UAW qu'il concède 345 millions de dollars de réductions sur la couverture santé.

Depuis fin juillet, l'UAW, GM, Chrysler et Ford ont entamé un face-à-face crucial, alors qu'arrive à expiration au même moment chez les trois groupes le contrat collectif de quatre ans pour les membres de l'UAW.

Le contexte rend ce cycle de négociations plus complexe que les précédents, alors que les trois constructeurs américains perdent des parts de marché face à leurs concurrents asiatiques. GM, Ford et Chrysler cumulent ensemble des pertes nettes de 25 G$ US depuis 2005.

Les trois constructeurs de Detroit ont déjà entamé des restructurations et demandé des concessions à l'UAW pour réduire leurs coûts fixes: réductions d'effectifs par dizaines de milliers et révision en baisse des prestations salariales.

L'UAW, acculé à des concessions pour permettre le redressement des «Big Three», tâche de préserver des acquis sociaux, comme le niveau de couverture santé, que les constructeurs américains jugent désormais beaucoup trop élevés par rapport à leurs rivaux asiatiques.

Ces derniers, à l'instar de Toyota ou Honda, se sont implantés aux États-Unis ces dernières années dans des États apportant des subventions aux créations d'emplois et où l'UAW est peu présent.