Le dollar canadien a clôturé à 98,64 cents US mardi, un niveau qu'il n'avait pas atteint depuis plus de 30 ans, peu après que la Réserve fédérale américaine eut choisi de contrer toute possibilité de récession en abaissant son taux directeur de manière radicale de 0,5 point de pourcentage.

Le dollar canadien a clôturé à 98,64 cents US mardi, un niveau qu'il n'avait pas atteint depuis plus de 30 ans, peu après que la Réserve fédérale américaine eut choisi de contrer toute possibilité de récession en abaissant son taux directeur de manière radicale de 0,5 point de pourcentage.

Durant l'après-midi, le huard a atteint 98,74 cents US, soit 1,45 cent US de plus que le cours de clôture de lundi. L'appréciation du huard sur les marchés de change se chiffre à 13,9% depuis le début de l'année.

Cette brusque remontée vers la parité a fait dire à certains analystes que le dollar canadien pourrait dépasser le billet vert d'ici quelques jours.

La devise canadienne avait déjà commencé à s'apprécier lundi, alors que l'opinion généralement répandue faisait état d'une baisse prévue de 0,25 point de pourcentage du taux directeur de la Réserve fédérale américaine.

La banque centrale des États-Unis a plutôt choisi, mardi, de diminuer de 0,5 point de pourcentage son taux, le portant à 4,75 %. Il s'agit de la première baisse depuis quatre ans.

Les marchés boursiers ont réagi à cette annonce par des bonds: le TSX a pris 190 points ou 1,4 % pour se hisser jusqu'au seuil des 14 000 points.

Les indices américains ont répondu encore plus énergiquement: le Dow Jones a clôturé en hausse de 336 points ou 2,5 % à 13 739,4. Le Nasdaq a monté de 70 points ou 2,7 % à 2651,7 et le S&P 500 de 43 points ou 2,9 % à 1519,7.

La Fed invoque une «augmentation de l'incertitude sur les perspectives économiques» liées aux turbulences sur les marchés financiers.

«Le resserrement des conditions de crédit a le potentiel d'intensifier la correction du marché immobilier et de réduire plus généralement la croissance économique», a expliqué la Fed, qui souhaite ainsi soutenir l'économie américaine.

La diminution des taux survient après une série de 17 hausses en deux ans. La Fed souhaitait ainsi calmer les risques d'inflation en rendant l'accès à l'emprunt plus difficile.

Les turbulences sur le marché immobilier américain et la crise du crédit ont finalement convaincu la banque centrale de faciliter le crédit pour préserver sur la croissance économique américaine.

Les analystes tablaient sur une baisse d'un quart de point du taux directeur. La perspective d'une telle baisse avait stimulé les indices boursiers nord-américains durant les derniers jours.

«La chose intéressante est dans la formulation, dit Avery Shenfeld, économiste principal chez Marchés mondiaux CIBC, au sujet du communiqué de la FED. En disant des choses comme "nous sommes toujours préoccupés par l'inflation", ils tentent de minimiser le sérieux de la situation Mais la réduction de 50 points de base montre que certains au sein de la Fed, dont vraisemblablement le président, craignent qu'il y ait un risque de récession.»

La banque centrale américaine a aussi annoncé une baisse, également d'un demi-point, à 5,25 pour cent, de son taux d'escompte, celui qu'elle applique aux banques s'adressant directement à elle pour obtenir du financement à court terme.

«Je crois que ce qui était important ici est le message selon lequel la Fed partage les préoccupations des marchés financiers quant à la crise du crédit et à la possibilité qu'elle prenne de l'ampleur - et d'en avoir fait la démonstration constitue un atout de taille pour les marchés boursiers», a ajouté M. Shenfeld.