Les entreprises de chemins de fer, les producteurs de produits chimiques et les sociétés d'assurance blâment la pire déprime du marché américain de l'immobilier en 16 ans pour la baisse de leurs bénéfices.

Les entreprises de chemins de fer, les producteurs de produits chimiques et les sociétés d'assurance blâment la pire déprime du marché américain de l'immobilier en 16 ans pour la baisse de leurs bénéfices.

Burlington Northern Santa Fe, deuxième société de chemin de fer aux États-Unis, soutient que la baisse des expéditions de produits pour la maison et de bois d'oeuvre a diminué ses bénéfices au deuxième trimestre.

De son côté, DuPont, troisième fabricant de produits chimiques aux États-Unis, soutient que la diminution de la demande de comptoirs de cuisine et de salle de bains est en partie responsable de la réduction de ses profits.

En outre, Genworth Financial, l'ancienne division d'assurances de General Electric, indique que ses bénéfices se situeront dans la partie inférieure de sa prévision pour cette année en raison de l'augmentation des réclamations d'assurance-hypothèque.

«La vase du secteur des prêts hypothécaires à risque se répand», avance Gary Shilling, président de A. Gary Shilling & Co., de Springfield, au New Jersey, qui avait prédit la récession de 2001.

«Tandis que la valeur nette des maisons s'évapore, ajoute-t-il, les assisses d'une forte croissance des dépenses de consommation s'effritent, alors que ces dépenses étaient le pilier de l'économie.»

La croissance des bénéfices aux États-Unis a été sabrée de plus des deux tiers à cause du ralentissement dans le domaine immobilier, selon David Rosenberg, économiste en chef pour l'Amérique du Nord de Merrill Lynch.

L'essor des profits se situe à 6% alors qu'il devrait être de 19%, précise-t-il. Les compagnies écopent tandis que les ventes des maisons chutent davantage que ce que les économistes avaient prédit.

Par ailleurs, les avis de saisie aux États-Unis ont bondi de 58% à 573 397 au premier semestre, d'après RealtyTrac.

«Les compagnies qui fabriquent tout ce qui entre dans une maison, les fils, la plomberie, tout ce qui se rapporte aux revêtements et aux appareils d'éclairage vont certainement écoper», prévoit Gene Pisasale, qui participe à la gestion de 25 milliards US, y compris des actions de DuPont, chez PNC Wealth Management, à Baltimore.

Les répercussions sont peut-être même plus étendues étant donné que la baisse de la valeur des propriétés érode les épargnes des consommateurs.

De février à juin, les ventes dans 53 chaînes de détail ont augmenté de 2,3% par rapport à un an plus tôt, comparativement à une croissance de 3,9% au cours de la période correspondante d'il y a un an, selon le Conseil international des centres commerciaux, à New York.

Les responsables de la Réserve fédérale américaine (FED) ont déjà indiqué que les ennuis dans le domaine immobilier présentent le plus grand risque qui menace l'essor économique qui se poursuit depuis six ans.

Le lien avec le marché de la propriété est inextricable étant donné que l'habitation et les industries connexes forment près de 25% du produit intérieur brut aux États-Unis, d'après le Joint Center for Housing Studies à l'Université Harvard, à Cambridge, au Massachusetts.

«Cela a certainement un impact», observe Nicolas Retsinas, directeur du centre de Harvard, en faisant référence à l'habitation.

«À l'heure actuelle, il est plus facile de saisir cet impact que de le surestimer», ajoute-t-il.

Depuis la récession de 2001, environ le tiers de la création d'emplois et près de la moitié des dépenses de consommation sont attribuables au secteur de l'habitation, selon M. Shilling, qui s'attend à une contraction de l'économie d'ici la fin de l'année.