Henry Kravis, le fondateur de la société américaine d'investissement privé Kohlberg, Kravis, Roberts, affirme que son entreprise a toujours «suivi de près» les activités de BCE (T.BCE) au fil des ans.

Henry Kravis, le fondateur de la société américaine d'investissement privé Kohlberg, Kravis, Roberts, affirme que son entreprise a toujours «suivi de près» les activités de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] au fil des ans.

Il a aussi insisté sur le fait que sa société est en position minoritaire au sein d'un consortium, formé aussi de régimes de retraite canadiens, qui a manifesté son intérêt pour la maison mère de Bell Canada.

M. Kravis a ainsi confirmé, mardi, que sa firme est un membre minoritaire du consortium.

La Caisse de dépôt et placement du Québec est un des partenaires du consortium.

M. Kravis a confirmé la participation de sa société en marge d'une allocution qu'il prononçait devant les participants au congrès annuel de l'Association canadienne du capital de risque et d'investissement.

Il a aussi profité de l'occasion pour s'attaquer à la croyance populaire voulant que des firmes comme la sienne dépouillent les entreprises qu'elles achètent de toute valeur et de leurs employés avant de les revendre. Elles sont fréquemment qualifiées de «barbares», depuis que l'achat de RJR Nabisco par KKR a fait l'objet d'un livre, «Barbarians at the Gate».

M. Kravis a fait valoir que le public et les politiciens devraient mieux comprendre certains des bienfaits qui découlent d'acquisitions par endettement.

Il a ainsi rappelé qu'après l'achat par KKR des Pages Jaunes, une ancienne filiale de BCE, les gestionnaires ont découvert que les employés n'effectuaient, en moyenne, que 1,7 appel par jour pour tenter de réaliser des ventes.

«En bout de compte, une fois la situation analysée, ils n'avaient pas de raison de faire plus que ça, a-t-il dit. Nous avons mis en place un système de stimulation et nous avons amélioré leur productivité et nous sommes passés à plus de neuf appels par jour. Et qu'est-ce qui s'est produit, pensez-vous? Les revenus ont explosé. C'est incroyable ce qu'on peut faire pour améliorer une entreprise.»

Malgré tout, les partis d'opposition à Ottawa et plusieurs syndicats estiment que trop de compagnies canadiennes sont achetées par des intérêts étrangers.

Lundi, le chef libéral Stéphane Dion a demandé au gouvernement conservateur de créer un comité d'experts pour se pencher sur la situation et formuler des recommandations relativement aux investissements étrangers.

M. Kravis dit avoir pris connaissance des propos de M. Dion mais a souligné qu'il est important de garder en tête «qu'avec BCE, nous ne sommes qu'un investisseur. Nous ne contrôlons pas (l'offre). Nous ne serons pas les acheteurs».

M. Kravis a aussi tendu la main aux syndicats qui craignent des abolitions de postes chez BCE en déclarant: «Les syndicats sont une composante importante. Ils sont des intervenants de premier plan dans toutes les entreprises que nous achetons, et nous leur portons attention. Oui, c'est vrai que peut-être, pendant la première année... peut-être que pour construire une fondation plus solide pour l'entreprise, il sera peut-être nécessaire de procéder à des mises à pied. Mais si vous regardez toutes les études indépendantes... elles démontrent que la croissance du nombre d'employés est nettement supérieure à celle des entreprises qui ne sont pas appuyées par des investissements privés.»

Il a également prévenu que plusieurs sociétés américaines d'investissement privé risquent de continuer à s'intéresser de près aux entreprises canadiennes.

«Le Canada est un pays merveilleux avec des marchés libres et ouverts, des marchés financiers robustes, d'excellents gestionnaires et de la technologie sophistiquée», a-t-il dit.

BCE a confirmé que la firme américaine d'investissement privé Cerberus Capital Management est aussi sur les rangs des acheteurs potentiels. Cerberus aurait toutefois besoin d'au moins un partenaire canadien puisque la loi fédérale interdit à des intérêts étrangers de contrôler plus de 46,7 % d'une entreprise canadienne de télécommunications.