Le syndicat qui avait tenté de recruter les employés du magasin Wal-Mart du boulevard du Plateau, à Gatineau, s'est fait débouter en cour, hier.

Le syndicat qui avait tenté de recruter les employés du magasin Wal-Mart du boulevard du Plateau, à Gatineau, s'est fait débouter en cour, hier.

Le Syndicat des travailleurs unis de l'alimentation et du commerce n'a pas réussi à prouver hors de tout doute raisonnable qu'une directive patronale constituait une entrave à la syndicalisation des employés.

Le juge Pierre Chevalier, de la Cour du Québec, a rejeté la plainte qu'avait déposée le syndicat en s'appuyant sur un article du Code du travail. Dans son jugement dont le journal Le Droit a obtenu copie, le magistrat conclut qu'une lettre affichée sur les lieux de travail par le gérant du magasin, le 24 septembre 2004, ne constituait pas une entrave à la syndicalisation, même si la directive qu'elle contenait présentait une certaine ambiguïté.

Selon le syndicat, en omettant de nuancer que la sollicitation demeurait permise durant les pauses-repas et les pauses-café, l'employeur interdisait de fait toute sollicitation pour obtenir l'adhésion d'un salarié au syndicat.

Le procureur de Wal-Mart soutenait quant à lui que la directive ne visait que les activités de travail et non celles faites à l'occasion des pauses.

Le gérant du magasin, Robert Lefebvre, a témoigné avoir reçu une plainte d'un employé qui avait été sollicité pendant ses heures de travail et qu'il avait par la suite rencontré Mathieu Allard, l'employé identifié comme étant le "poteau" du syndicat.

Si la première partie de la directive de Wal-Mart porte à confusion, le juge Chevalier souligne que plus loin dans cette directive, l'intention de l'employeur se précise lorsqu'il écrit : "afin de s'assurer que les activités normales de travail de ses Associés ne soient en aucune façon interrompues".

Cette précision, selon le juge, vient clarifier le litige et évoque clairement que ce sont les activités de travail qui sont visées et non les pauses-repas et pauses-café, ce qui soulève un doute raisonnable quant aux intentions de l'employeur. Elle vient donc invalider la théorie du syndicat.

Les instances syndicales devront maintenant décider si la décision sera portée devant un tribunal supérieur.

© 2006 Le Quotidien. Tous droits réservés.