Le président américain George W. Bush a dévoilé jeudi un plan d'aide aux propriétaires endettés prévoyant notamment un gel des taux de leur emprunt immobilier.

Le président américain George W. Bush a dévoilé jeudi un plan d'aide aux propriétaires endettés prévoyant notamment un gel des taux de leur emprunt immobilier.

Ainsi, les taux de ces hypothèques risquées seraient immobiles pendant cinq ans, une mesure qui pourrait concerner près de 1,2 million de ménages.

Les emprunteurs satisfaisant aux critères pourront «geler leur taux d'emprunt pendant cinq ans», a affirmé M. Bush, en soulignant que «jusqu'à 1,2 million de propriétaires américains pourraient prétendre à cette assistance».

Ce plan d'aide, très attendu, concerne les emprunts immobiliers subprime -ces prêts consentis à des ménages pauvres à des taux variables - et qui vont subir dans les prochains mois leur premier ajustement de taux, souvent en forte hausse.

Sa mise en place devrait permettre d'éviter des procédures de saisies qui «auraient des conséquences négatives pour l'économie», a ajouté M. Bush, en soulignant que «les prêteurs et les investisseurs feraient face à des pertes énormes, donc ils ont un intérêt à soutenir le conseil aux emprunteurs et à travailler avec eux pour empêcher les saisies».

Parmi les autres solutions proposées, les emprunteurs en difficulté pourront bénéficier de facilités de refinancement, a-t-il ajouté.

Ce plan ne vise pas tous les ménages, mais uniquement ceux «qui seront incapables de payer leur remboursement de prêt une fois que les taux auront été ajustés à la hausse, mais qui pouvaient au moins faire face au taux initial», a ajouté le président américain.

Il exclut donc les ménages pouvant faire face au refinancement, ceux qui n'auraient de toute façon pas pu rembourser leur prêt même à taux bas, ainsi que les investisseurs.

Les prêts risqués ont été massivement consentis en 2005 et 2006, souvent avec des taux alléchants les deux premières années avant une brusque remontée ensuite. Plus de 2 millions de crédits devraient subir un tel ajustement de taux dans les deux années à venir.

Une étude publiée jeudi a rappelé l'ampleur du problème : les procédures de saisie immobilière ont atteint un niveau historiquement élevé au troisième trimestre, selon l'association bancaire MBA. Et le pire est peut-être à venir.

«Ce trimestre est le premier à souffrir à la fois de la crise des marchés financiers, de la baisse des prix immobiliers, de la faiblesse persistante de l'économie dans certaines régions et des ajustements de taux sur les prêts», a souligné Doug Duncan, le chef économiste de la MBA.

M. Bush a insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas d'interventionnisme déplacé.

«Nous n'avons pas à voler au secours des prêteurs, des spéculateurs immobiliers, ou de ceux qui ont pris la décision inconsidérée d'acheter une maison alors qu'ils savaient qu'ils ne pouvaient pas se le permettre», a-t-il souligné.

Dès mercredi, la candidate démocrate à la présidentielle Hillary Clinton avait déploré que le gel concerne «un groupe très limité d'emprunteurs».

«C'est dommage parce que la crise exige une approche plus adaptée à la taille du problème», a-t-elle ajouté, en proposant par exemple que les propriétaires puissent rester 90 jours dans leur logement s'il est saisi.

Les analystes ont réagi à ces projets avec prudence.

«La Maison-Blanche comme (Mme) Clinton ont du mal à définir qui serait bénéficiaire et le risque est que certains arrêtent de rembourser leur prêt pour remplir les critères. Aucun plan ne résout le problème, mais le gel des taux est sensé, parce que les gens continueront de payer tout en réglant leurs problèmes», a estimé Andrew Busch de BMO Capital Markets.