En dépit de la vigueur du dollar canadien, le groupe aéronautique belge Sonaca a choisi Mirabel plutôt que Wichita, au Kansas, pour un investissement de 17 M$.

En dépit de la vigueur du dollar canadien, le groupe aéronautique belge Sonaca a choisi Mirabel plutôt que Wichita, au Kansas, pour un investissement de 17 M$.

Cet investissement permettra à Sonaca NMF Canada d'augmenter de 30 à 50% la capacité de production de son usine de panneaux d'ailes de Mirabel, de s'orienter davantage vers la fabrication d'ailes complètes et de fabriquer des pièces de plus grande taille, comme les panneaux d'ailes d'une éventuelle CSeries.

L'investissement permettra également la création de 75 emplois, qui s'ajouteront aux 250 emplois actuels de Sonaca à Mirabel.

Sonaca exploite à Wichita une usine qui fabrique également des panneaux d'ailes.

«Cet investissement est une preuve de plus que le groupe est prêt à faire beaucoup et mieux ici à Mirabel», a déclaré le président de Sonaca Amérique du Nord, Michel Milecan, en conférence de presse jeudi.

Le chef de la direction de Sonaca NMF Canada, Philippe Hoste, a soutenu que le Québec était le meilleur endroit pour faire un tel investissement, notamment en raison de la présence de Bombardier.

«Notre client principal est Bombardier et une partie importante de l'extension que nous allons réaliser résulte de l'augmentation de sa cadence de production et des nouveaux programmes qu'on pourrait nous confier», a-t-il expliqué.

Il a ajouté qu'au Québec, l'industrie aéronautique était considérée comme une industrie prioritaire, notamment au sein des autorités gouvernementales. Sonaca a d'ailleurs bénéficié d'un prêt sans intérêt de 2 millions d'Investissement Québec et de 1 million de Développement économique Canada.

À l'heure actuelle, Sonaca NMF Canada fabrique des panneaux d'ailes pour tous les appareils Challenger de Bombardier, sauf pour le Challenger 300, un nouvel appareil qui connaît une très grande popularité.

L'entreprise japonaise Mitsubishi Heavy Industries fabrique l'ensemble des ailes de ce biréacteur d'affaires, y compris les panneaux. Sonaca aimerait bien mettre la main sur ce mandat.

«Nous avons fait part de notre intérêt, mais c'est à Bombardier de décider», a indiqué M. Hoste.

Sonaca aurait des chances. Bombardier est en effet en train de revoir ses relations avec Mitsubishi, qui vient d'annoncer son intention de lancer une nouvelle famille de biréacteurs régionaux. Mitsubishi deviendrait ainsi un concurrent direct de Bombardier.

Sonaca lorgne également un nouveau programme de Bombardier, le gros biréacteur régional CRJ1000, une version allongée du CRJ900. Sonaca fabrique déjà des panneaux d'ailes pour toute la famille des appareils CRJ.

Et puis, il y a la fameuse CSeries, cette famille d'appareils de 110 à 135 places qu'étudie toujours Bombardier.

À l'heure actuelle, Sonaca ne pourrait pas fabriquer les panneaux des ailes de ces appareils parce que ses équipements (notamment sa ligne d'anodisation, un procédé qui aide à prévenir la corrosion) sont trop courts pour accommoder de telles pièces.

Or, l'investissement de 17 millions permettra justement d'acquérir de l'équipement de taille suffisante. Il n'y a qu'un problème: Bombardier penche présentement pour des ailes en matériaux composites, alors que Sonaca fabrique des panneaux en aluminium.

«Nous n'agrandissons pas notre ligne d'anodisation dans l'optique de la CSeries, mais le fait d'avoir la capacité de produire de telles pièces constituera quand même un avantage supplémentaire», a déclaré M. Hoste.