Le britannique Imperial Tobacco (ITY), numéro quatre mondial de la cigarette, a mis un pied aux États-Unis pour la première fois jeudi.

Le britannique Imperial Tobacco [[|ticker sym='ITY'|]], numéro quatre mondial de la cigarette, a mis un pied aux États-Unis pour la première fois jeudi.

Elle a fait l'achat du numéro quatre américain, Commonwealth Brands, pour 1,9 G$ US, confirmant la tendance à la concentration dans le secteur.

Le groupe fabrique notamment les cigarettes bon marché Lambert Butler, en tête des ventes au Royaume-Uni, et JPS. L'Allemagne est son deuxième marché, grâce aux cigares Davidoff.

Les États-Unis, premier marché mondial du tabac avec 7% des ventes en volume et un quart des bénéfices, seront désormais le troisième. Commonwealth Brands y détient une part de marché de 3,7%, grâce aux marques bon marché USA Gold et Sonoma, selon un communiqué d'Imperial Tobacco.

Fondé en 1993, le groupe américain emploie 720 personnes et fabrique 14 milliards de cigarettes par an, dans une usine qui peut en produire 30 milliards. Son chiffre d'affaires s'est élevé l'an dernier à 348 M$ US pour un bénéfice avant impôts de 164 millions.

«Cette acquisition nous permet de nous implanter immédiatement, et en bonne position, sur le marché le plus rentable au monde», a commenté Gareth Davies, directeur général du groupe britannique, lors d'une conférence de presse.

Imperial compte boucler l'affaire en avril et augmenter ses bénéfices dès cette année grâce à l'opération, saluée par les analystes de la banque Morgan Stanley comme une «transaction de première classe».

Cette transaction confirme la tendance actuelle à la concentration dans le secteur du tabac, le britannique Gallaher ayant notamment été racheté par Japan Tobacco. Une fusion entre Imperial Tobacco et le franco-espagnol Altadis fait également l'objet de rumeurs récurrentes.

Pour les analystes de la banque Merrill Lynch, l'acquisition de Commonwealth rend le scénario d'un rachat d'Imperial par Altria improbable.

Charles Manso de Zuniga, analyste de Dresdner Kleinwort, estime cependant que l'entrée du groupe britannique aux États-Unis ne compromet en rien le scénario d'une consolidation entre grands acteurs du secteur.

«Imperial Tobacco a toujours la puissance de feu pour acheter Altadis, si ce dernier accepte les termes d'une fusion», a-t-il indiqué dans une note, ajoutant que si Altria veut vraiment racheter le groupe britannique, il pourra toujours revendre Commonwealth pour éviter les problèmes de concurrence.

Cette acquisition d'un fabriquant de tabac américain par un européen est également la première d'envergure depuis celle d'American Tobacco par British American Tobacco en 1994, a souligné Stephen White, du magazine spécialisé World Tobacco.

Les mégaprocès intentés aux États-Unis à l'industrie du tabac ont longtemps tenu les investisseurs européens à l'écart, mais les échecs récents de plusieurs procédures les ont, semble-t-il, rassurés. Le patron d'Imperial Tobacco a toutefois précisé que Commonwealth n'était visé par aucune plainte en nom collectif sur le sol américain.