La prise de contrôle d'entreprises canadiennes par des intérêts étrangers peut avoir un effet stimulant sur l'économie du pays, affirment différents experts.

La prise de contrôle d'entreprises canadiennes par des intérêts étrangers peut avoir un effet stimulant sur l'économie du pays, affirment différents experts.

Depuis le début de 2006, la Compagnie de la Baie d'Hudson, le détaillant de lingerie fine La Senza, les chaînes d'hôtels Fairmont et Four Seasons, les minières Inco et Falconbridge, l'aciérie Dofasco et le fabricant de microprocesseurs ATI Technologies sont tous passés sous contrôle étranger.

Il faut toutefois passer outre nos sentiments patriotiques, explique Andrew Pyle de la Banque Scotia, et réaliser que ces transactions ne représentent pas une catastrophe pour le Canada.

«L'acquisition continue de compagnies canadiennes entraîne une demande accrue pour les dollars canadiens», explique-t-il, puisque les acheteurs doivent fréquemment «se procurer des dollars canadiens pour acheter nos compagnies».

Le dollar canadien émerge plus fort de la transaction, poursuit M. Pyle. Sa force récente illustre bien les avantages que ces acquisitions peuvent représenter pour l'économie canadienne, dit-il.

«Si on regarde seulement les produits de base, le prix du pétrole est en baisse, celui du gaz naturel aussi, et le dollar aurait dû reculer beaucoup plus qu'il ne l'a fait, a-t-il expliqué. S'il ne l'a pas fait, c'est en partie parce que ces fusions et ces acquisitions le supportent artificiellement.»

Statistique Canada révélait récemment que les investissements directs réalisés au Canada ont atteint 22,4 G$ pendant les six premiers mois de l'année, tandis que les investissements du Canada à l'étranger n'étaient que de 18,3 G$.

M. Pyle affirme toutefois qu'il est faux de croire que les profits réalisés par ces anciennes compagnies canadiennes, qui seraient auparavant restés au pays, sont automatiquement exportés.

Pour sa part, Joseph D'Cruz, de l'Université de Toronto, voit un autre type de problème se profiler à l'horizon.

«Les entreprises où nos meilleurs dirigeants pouvaient faire leurs classes sont de plus en plus rares, a-t-il expliqué. Il devient de plus en plus difficile au Canada d'apprendre comment diriger une grande entreprise parce que nous avons de moins en moins de compagnies canadiennes qui ont une portée globale.»