Alors que le ministère des Transports du Québec affirmait par voie de communiqué en début de soirée mercredi avoir déposé en après-midi une offre d'achat pour la totalité du réseau ferroviaire Québec Central, le propriétaire de la compagnie de chemin de fer, Jean-Marc Giguère, affirmait 24 heures plus tard ne rien en savoir.

Alors que le ministère des Transports du Québec affirmait par voie de communiqué en début de soirée mercredi avoir déposé en après-midi une offre d'achat pour la totalité du réseau ferroviaire Québec Central, le propriétaire de la compagnie de chemin de fer, Jean-Marc Giguère, affirmait 24 heures plus tard ne rien en savoir.

Bien plus, le démantèlement du réseau s'est amorcé jeudi matin à Sherbrooke.

"C'est une énorme surprise. Je n'ai aucune information en ce sens, absolument aucune information. Habituellement, les journalistes ne me prennent pas de court, mais cette fois-ci, c'est le cas", déclarait-il à La Tribune hier après-midi.

"Personnellement, dans le contexte actuel, je m'en tiens à la date du 16 mars à minuit. Je m'en tiens à leur loi. Ils avaient une option privilégiée et ils ne l'ont pas exercée. Ils avaient un droit de premier refus qui se terminait le 16 mars à minuit après le délai prévu de 90 jours", de poursuivre M. Giguère rappelant que le juge Lemelin refusait la prolongation demandée par le ministère des Transports à 14 heures le 16 mars dernier.

Refusant de commenter davantage la situation, M. Giguère estime que si offres il y a eu, elles ne sont pas valides. "Et je n'en ai aucune présentement. Si mes avocats en ont reçu, ils ne m'en ont encore rien dit."

Quant au démantèlement, il s'est amorcé hier à Sherbrooke. "Mes employés ont enlevé quatre rails à la tête du réseau, histoire d'en empêcher l'accès. Il y va de la sécurité de mes employés."

Offre d'achat du MTQ

Dans son communiqué émis à 18 h 32 mercredi soir, le MTQ affirme avoir déposé une offre d'achat pour la totalité du réseau ferroviaire, soucieux qu'il est d'assurer l'intégrité du réseau de la compagnie de chemin de fer du Québec Central.

"Le ministère des Transports agit de la sorte puisque Québec Central n'a pas déposé, à son avis, d'offre conforme à l'article 5 de la Loi sur les chemins de fer (L.R.Q., c. C-14.1). Il importe de rappeler que l'abandon permanent de l'exploitation d'une ligne de chemin de fer doit toujours être précédé d'une telle offre", souligne le communiqué gouvernemental.

Pour sa part, Jean-Marc Giguère estime s'être soumis à cette obligation légale.

Le communiqué souligne que, depuis 1999, le ministère des Transports et le gouvernement ont consacré plus de 8 millions $ à la relance du Québec Central. "Depuis de nombreuses années, le gouvernement du Québec reconnaît l'importance du rôle du transport ferroviaire dans le développement économique du Québec", peut-on lire dans le même communiqué.

Réaction de la SDERT

La Société de développement économique de la région de Thetford Mines n'a pas mis de temps à réagir par la voix de son directeur général, Luc Rémillard.

"La SDERT et le comité de diversification économique applaudissent à la prise de position du MTQ dans ce dossier. Il n'en demeure pas moins qu'il reste beaucoup de travail à faire dans le dossier, mais nous sommes très heureux de son évolution. C'est majeur pour notre région. Le réseau ferroviaire est une infrastructure importante de développement. Il y avait donc urgence d'agir", déclarait Rémillard pour qui l'intervention du MTQ permettra de faire le tour de la question et de se positionner comme région sans contrainte de temps.

nfecteau@latribune.qc.ca