Énergie Cacouna recherche toujours du gaz naturel liquéfié (GNL) bon marché pour alimenter son futur port méthanier à Gros-Cacouna.

Énergie Cacouna recherche toujours du gaz naturel liquéfié (GNL) bon marché pour alimenter son futur port méthanier à Gros-Cacouna.

"Nous n'avons pas encore d'entente finale, mais on est optimiste", a indiqué hier au Soleil le porte-parole de Petro-Canada, Andrew Pelletier.

Énergie Cacouna, formée des sociétés Petro-Canada et TransCanada, dit avoir entamé l'an dernier des discussions avec le producteur de gaz naturel russe Gazprom. Mais aucun contrat d'approvisionnement ferme n'a encore été signé.

Petro-Canada et Gazprom souhaitent toujours construire une usine de liquéfaction de gaz naturel en bordure de la mer Baltique, près de Saint-Pétersbourg, en Russie. Les coûts de cette usine tourneraient autour de 1,5 milliard $US. Elle pourrait être mise en service en 2010.

Par bateau

Une fois liquéfié, le gaz naturel russe serait alors transporté par bateau au Canada. L'usine de liquéfaction russe pourrait produire environ 500 millions de mètres cubes de gaz par jour, soit suffisamment pour faire fonctionner les installations de Gros-Cacouna.

L'an dernier, le pdg de Petro-Canada, Ron Brenneman, indiquait que les coûts de ce projet conjoint avec Gazprom étaient partagés dans une formule 50-50. Petro-Canada chercherait également à devenir partenaire des champs pétrolifères russes actuellement monopolisés par Gazprom.

Advenant une rupture des négociations avec Gazprom, Petro-Canada fait savoir qu'elle pourrait éventuellement tenter de dénicher d'autres partenaires ailleurs dans le monde. "Si ça ne marche pas en Russie, on a d'autres options", a laissé entendre M. Pelletier.

Feu vert du BAPE

Les promoteurs d'Énergie Cacouna, qui ont déjà reçu le feu vert du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE)pour la construction de leur port méthanier, attendent toujours l'aval du gouvernement du Québec pour commencer les travaux de construction de leur terminal méthanier de 700 millions $.

Stocks serrés

N'empêche. Plusieurs experts estiment que les stocks de GNL vont demeurer très serrés d'ici 2012. En forte explosion, la demande mondiale pour le GNL force d'ailleurs certains promoteurs à payer des prix excessifs pour s'assurer une priorité d'exportation de gaz liquéfié.

Certains opérateurs de ports méthaniers signent même des contrats de type take or pay dans lesquels l'importateur paye la commande, qu'il embarque le gaz ou pas.

Selon le Cambridge Energy Research Associates (CERA), plusieurs projets de ports méthaniers en Amérique du Nord ne pourront d'ailleurs être construits, faute de contrats d'approvisionnement bon marché en gaz naturel.

Le CERA avance que les 70 projets de ports méthaniers annoncés à ce jour en Amérique du Nord pourront stocker 73 milliards de pieds cubes de gaz liquéfié par jour alors que les approvisionnements disponibles en 2012 ne seront que de 50 milliards de pieds cubes.

Rappelons que les promoteurs de Rabaska, un consortium formé de Gaz Métro, de Gaz de France et d'Enbridge, qui souhaitent construire un terminal de GNL liquéfié de 840 millions $ à Lévis, n'ont également aucun contrat d'approvisionnement de signé avec des fournisseurs de gaz naturel liquéfié.