Petro-Canada décidera dans quelques mois du sort d'un important projet d'investissement à sa raffinerie de Montréal-Est, qui pourrait atteindre 600 millions de dollars.

Petro-Canada décidera dans quelques mois du sort d'un important projet d'investissement à sa raffinerie de Montréal-Est, qui pourrait atteindre 600 millions de dollars.

En commentant hier les résultats trimestriels, le président de Petro-Canada, Roy Brenneman, a confirmé que le conseil d'administration de la pétrolière prévoyait autoriser ou non ce projet " durant le premier trimestre de 2007 ". Un tel investissement à la raffinerie montréalaise servirait à augmenter sa capacité de traitement de pétrole lourd, moins cher sur le marché international mais aussi plus complexe à raffiner. Toutefois, la capacité totale de raffinage demeurerait autour de 130 000 barils de brut par jour. L'effectif de l'usine, environ 500 employés, ne devrait pas changer pour la peine, prévoit-on.

La Presse Affaires avait ébruité ce projet de Petro-Canada en octobre 2005. La pétrolière avait alors confirmé que le projet était inscrit au plan d'affaires " d'ici quatre ans, en 2009 ". Huit mois plus tard, Petro-Canada dit être rendue aux analyses détaillées d'ingénierie et de coûts-bénéfices. " C'est un peu plus long que prévu. Mais c'est un projet complexe dont il faut très bien jauger toutes les considérations techniques et financières ", a précisé Michelle Harries, porte-parole au siège social de Calgary.

S'il obtient le feu vert, cet investissement de Petro-Canada serait le plus gros projet réalisé dans la pétrochimie montréalaise depuis de nombreuses années.

Sa concurrente, Shell Canada, vient d'investir 200 millions à sa raffinerie de Montréal-Est pour en augmenter la production de carburants à teneur réduite en souffre.

De plus, Shell Canada indiquait cette semaine qu'elle pourrait investir encore dans son usine montréalaise d'ici quelques années afin de pouvoir raffiner du pétrole lourd extrait des sables bitumineux de l'Alberta.

Pour sa part, Petro-Canada avait investi 92 millions en 2004 pour acquérir 51 % du capital de l'usine pétrochimique Coastal à Montréal-Est. Voisine immédiate de la raffinerie de Petro-Canada, cette usine produit du paraxylène qui sert à la fabrication des plastiques.

Ailleurs au Québec, Petro-Canada est un partenaire principal du projet de terminal de gaz naturel liquifié à Gros-Cacouna, dans le Bas-Saint-Laurent.

Ce projet vise à établir un approvisionnement de gaz naturel pour l'est du Canada en provenance des vastes gisements gaziers de Russie, en passant par le port de Saint-Pétersbourg.

Tout ce projet est évalué autour de 1,5 milliard, dont environ 500 millions pourraient être requis pour le terminal de Gros-Cacouna.

Pour la suite, Petro-Canada a indiqué hier à La Presse Affaires qu'elle attendait le résultat des audiences publiques, en fin d'année, avant de lancer les préparatifs détaillés.

Entre-temps

, Petro-Canada a publié hier des résultats plutôt costauds pour son deuxième trimestre de 2006, terminé le 30 juin.

Son chiffre d'affaires a encore augmenté à 4,73 milliards, 20 % de plus qu'au même trimestre l'an dernier. La hausse de son profit net fut encore plus forte: +37 %, à 472 millions, ou 92 cents par action.

L'apport le plus marqué de cette rentabilité accrue provenait du raffinage et de la commercialisation des produits pétroliers, c'est-à-dire les activités les plus proches des utilisateurs de carburants.

Ce profit sectoriel chez Petro-Canada a augmenté de 56 % au deuxième trimestre par rapport à la même période l'an dernier.

À la Bourse de Toronto, où les investisseurs et les analystes s'attendaient à encore plus de profits chez Petro-Canada, son action a terminé en baisse de 1,6 %, à 51,23 $.

Ce recul reflétait toutefois celui du principal indice de marché à Toronto, le S&P/TSX, très influencé par les titres pétroliers et gaziers.

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