Sur fond de crise du crédit aux États-Unis pesant sur les marchés financiers et de prix du pétrole élevés, la croissance économique mondiale devrait ralentir en 2008, et pour la première fois ses principaux moteurs devraient être la Chine, l'Inde et d'autres pays émergents, selon les analystes.

Sur fond de crise du crédit aux États-Unis pesant sur les marchés financiers et de prix du pétrole élevés, la croissance économique mondiale devrait ralentir en 2008, et pour la première fois ses principaux moteurs devraient être la Chine, l'Inde et d'autres pays émergents, selon les analystes.

Dans ses dernières prévisions sur l'économie mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) table sur une croissance de 5,2% en 2007 et 4,8% en 2008, après les 5,4% enregistrés en 2006.

Le chiffre pour 2008 a été révisé en baisse de près d'un demi-point par rapport à la précédente estimation de cet été, en raison des turbulences qui affectent les marchés financiers.

Le FMI évoque la crainte que «les tensions sur les marchés financiers ne puissent aggraver» le ralentissement mondial.

L'inflation, des marchés pétroliers volatiles et les flux importants de devises étrangères sur les marchés émergents constituent également des menaces.

Le FMI précise que les turbulences actuelles sur les marchés financiers et une nouvelle hausse des cours du pétrole ont assombri les perspectives de croissance, notamment pour les États-Unis.

Les marchés pétroliers mondiaux restent très tendus, et des problèmes d'approvisionnement ou un renforcement des craintes liées à des tensions géopolitiques pourraient conduire à une hausse des prix de l'or noir susceptible d'augmenter l'inflation.

Tout n'est pas sombre toutefois. «La bonne nouvelle est que les pays émergents et en développement ont encaissé la récente tempête financière et fournissent les conditions d'une croissance mondiale forte en 2008», souligne Simon Johnson, chef économiste au FMI.

«Pour la première fois, la Chine et l'Inde apportent les plus fortes contributions, au niveau des pays, à la croissance mondiale.»

L'Asie devrait connaître une croissance de 9,2% cette année et 8,3% en 2008, des chiffres qui s'établissent à 5,7% et 6,5% pour l'Afrique et à 5,9% en 2007 comme en 2008 pour le Moyen-Orient, soutenu par des cours du pétrole élevés et une demande intérieure robuste.

Le FMI a revu à la hausse ses prévisions pour la Chine avec une croissance estimée à 11,5% pour cette année au lieu de 11,2% précédemment.

La croissance dans les 30 pays industrialisés membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui inclut les États-Unis, l'Allemagne et la France, devrait ralentir en passant de 2,7% en 2007 à 2,3% en 2008, a annoncé l'organisation début décembre.

«Même si la croissance sur le court terme a été révisée en baisse presque partout dans la zone OCDE, le scénario de base (...) n'est en fait pas si mauvais si l'on tient compte des chocs récents», souligne Jorgen Elmeskov, un responsable de l'OCDE.

Le ralentissement annoncé intervient alors que l'économie américaine s'essouffle.

Le FMI a revu à la baisse ses prévisions pour la croissance américaine, prédisant une croissance de seulement 1,9% pour 2007 et 2008 qui reflète l'impact de l'effondrement du secteur de l'immobilier et les conséquences de la crise du crédit dans le pays.

Si les prévisions du FMI se vérifient pour 2007, ce serait la plus faible croissance enregistrée aux États-Unis depuis six ans. La crise de l'immobilier devrait coûter un point de croissance à l'économie américaine cette année.

Même si le risque d'une récession a augmenté aux États-Unis, le scénario le plus probable est celui d'une période de faible croissance, selon le FMI.

De son côté, le Moyen-Orient devrait profiter de la flambée du cours du pétrole, qui a frôlé les 100 $ le baril - à 99,29 $ - le 21 novembre. La croissance devrait notamment s'accélérer en Iran et en Egypte.

Après des années de résultats en dents de scie, de nombreuses économies africaines semblent croître désormais à un rythme rapide et régulier susceptible de faire reculer la pauvreté dans la région et d'attirer des investissements étrangers, souligne la Banque mondiale.

En Afrique sub-saharienne, la croissance globale devrait passer de 5,7% en 2006 à 6,1% en 2007 et 6,8% en 2008, une accélération qui illustre largement la mise en service de nouveaux sites de production dans des pays exportateurs de pétrole comme l'Angola et le Nigeria, selon le FMI.

Enfin, en Russie, la croissance devrait progresser en 2007 à 7,3% avant de reculer à 6,5% en 2008 sur fond de stabilisation des cours du pétrole et des métaux, prédisent les économistes de l'OCDE.