La décision de BNP Paribas de geler trois de ses fonds, combinée à l'intervention des banques centrales américaine et européenne, ont ravivé l'inquiéture des marchés.

La décision de BNP Paribas de geler trois de ses fonds, combinée à l'intervention des banques centrales américaine et européenne, ont ravivé l'inquiéture des marchés.

Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a reculé de 387,18 points (-2,83 %) pour clôturer à 13 270,68 points.

L'indice composite du Nasdaq a perdu 56,49 points (- 2,16 %) à 2 556,49 points.

L'indice élargi Standard and Poor's 500 a lui baissé de 2,96 % (-44,40 points) à 1 453,09 points.

À la Bourse de Toronto, le S&P/TSX a dérapé de 280,18 points à 13 478,01.

Le dollar canadien a également été touché, il a largué 0,71 cent à 94,65 cents US, après être tombé à l'ouverture de plus d'un cent US, jusqu'à 94,32 cents US.

Encore la peur d'une crise du crédit

Wall Street a une nouvelle fois été vivement ébranlée par la crainte de voir la crise du secteur des prêts hypothécaires à risque (dits «subprimes») avoir un lourd impact sur le secteur financier.

Élément déclencheur de cette nouvelle vague d'inquiétudes, la banque française BNP Paribas a gelé jusqu'à nouvel ordre trois fonds ABS (composés de titres adossés à des créances) en raison de la crise des «subprimes».

Cette annonce a pesé sur Wall Street dès son ouverture, les indices parvenant à réduire leurs pertes en matinée, avant de replonger dans l'après-midi, dans le sillage des principales Bourses européennes qui ont terminé sur de fortes baisses également.

«Il y a tellement d'éléments inconnus sur qui est exposé aux subprimes, qu'à chaque fois qu'il y a une annonce, le marché réagit vivement», a souligné Owen Fitzpatrick, analyste de la Deutsche Bank.

Pour répondre à une pénurie subite de liquidités, la Banque centrale européenne (BCE) a injecté 94,8 G d'euros jeudi dans le circuit monétaire de la zone euro.

De son côté, la Réserve fédérale américaine (Fed) a mis à disposition 24 G$ US.

Au lieu d'apaiser les marchés, l'intervention de la BCE «a en fait accrû la crainte que les choses soient pires qu'on ne l'imaginait», a expliqué Michael Malone, analyste chez Cowen & Co.

«Particulièrement après que la Fed a affirmé mardi qu'il n'y avait pas réellement à craindre que la situation sur le marché du crédit pèse sur la croissance économique américaine», a souligné l'analyste.

Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 4,79 % contre 4,86 % mercredi soir et celui à 30 ans a monté à 5,029 % contre 5,023 %.

Les Bourses européenne durement touchées

L'intervention de la Banque centrale européenne n'a pas empêché les Bourses européennes de prendre la crise de plein fouet.

L'Eurostoxx 50 a reculé de 2,03 %. À Paris, le CAC 40 a chuté de 2,17 %. Francfort a elle aussi plongé, l'indice Dax perdant 2 %.

À Londres, l'indice Footsie-100 a reculé de 1,92 %. L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid est lui repassé sous la barre des 15 000 points, terminant en baisse de 1,11 % à 14 838,30 points.

La Bourse de Bruxelles a abandonné 2,45 % et à Amsterdam l'indice AEX a clôturé en baisse de 2,47 %.

La Bourse suisse a elle aussi nettement rechuté, l'indice SMI reculant de 1,77 %.

À Milan l'indice SP/Mib a reculé de 1,45 % et l'indice OMX de la Bourse de Stockholm a quant à lui cédé 2,58 %.

Enfin, l'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a clôturé en baisse de 0,95 %.

Des répercussions en Amérique Latine

L'Amérique latine n'a pas non plus été épargnée avec une chute de 3,28 % de l'indice Ibovespa de Sao Paulo et de 2,54 % de celui de la Bourse de Mexico.

En Argentine, l'indice Merval a perdu 3,27 % alors qu'à Bogota, l'indice IGBC reculait de 1,73 %.

L'ouverture des marchés asiatiques vendredi devrait donner une idée de l'ampleur de la contagion de la crise qui frappe les marchés financiers mondiaux.