Kellogg Co., premier fabricant américain de céréales, cessera de faire la publicité de ses Honey Smacks, Apple Jacks et autres céréales sucrées auprès des enfants à moins qu'il puisse diminuer la quantité de sucre, de gras et de calories qu'il met dans ses produits.

Kellogg Co., premier fabricant américain de céréales, cessera de faire la publicité de ses Honey Smacks, Apple Jacks et autres céréales sucrées auprès des enfants à moins qu'il puisse diminuer la quantité de sucre, de gras et de calories qu'il met dans ses produits.

L'entreprise a annoncé qu'elle réduirait d'ici la fin de 2008 les calories dans la moitié des produits dont elle fait la promotion auprès des enfants pour éviter des poursuites de groupes de consommateurs.

Kellogg enlèvera également des personnages tels que l'ogre Shrek de ses boîtes et il ne fera pas de publicité au cours des émissions de dessins animés du samedi matin s'il n'est pas en mesure d'atteindre les nouvelles normes nutritionnelles.

Le Center for Science in the Public Interest et la Campaign for a Commercial-Free Childhood ont menacé de poursuivre Kellogg, de Battle Creek, au Michigan, l'an dernier en arguant que les aliments gras et sucrés contribuent à l'obésité chez les enfants.

McDonald's, Coca-Cola et Walt Disney ont également limité le marketing auprès des enfants de produits peu sains au cours des dernières années.

Pas de poursuite

Refaire les marques sans sacrifier le goût sera une «entreprise difficile» qui pourrait contraindre Kellogg à se tourner vers du marketing plus coûteux axé sur les adultes s'il ne réussit pas à atteindre les normes nutritionnelles, affirme Mark Baynes, responsable du marketing de Kellogg.

Les groupes défenseurs de la santé ont indiqué avant-hier qu'ils n'iront pas de l'avant avec une poursuite contre Kellogg. L'an dernier, ils avaient menacé de poursuivre Viacom, compagnie mère du réseau d'enfants Nickelodeon, concernant le marketing axé sur les enfants.

«Notre objectif était d'établir des limites quant à la sorte de produits et aux façons de faire en marketing», a expliqué Michael Jacobson, directeur du Center for Science in the Public Interest, un organisme dont le siège se trouve à Washington.

«Kellogg a fait un bon bout de chemin», a-t-il ajouté.

Les portions individuelles qui font l'objet de publicité auprès des enfants de moins de 12 ans doivent avoir moins de 200 calories, moins de 230 milligrammes de sel ou moins de 12 grammes de sucre, entre autres critères nutritionnels, a indiqué Kellogg.

David Mackay, PDG de Kellogg, a dit s'attendre à ce que les restrictions nutritionnelles ne ralentissent pas la croissance des ventes.

L'entreprise, qui contrôle 34% du marché américain des céréales, une affaire de 7,5 milliards US, a augmenté ses revenus tirés de la vente de céréales aux États-Unis et au Canada de 3% en 2006.

«Il se peut que nous en arrivions à offrir une plus grande variété de choix si nous ne pouvons pas effectivement atteindre les objectifs nutritionnels fixés», a indiqué M. Mackay, 51 ans, au cours d'une entrevue.

«Nous ne croyons pas que ces mesures auront des répercussions négatives sur nos affaires», a-t-il dit.

Les publicités durant les émissions de dessins animés à la télé, sur les sites web et dans les écoles comptent pour 27% des dépenses de publicité de la compagnie aux États-Unis, a indiqué Kellogg.

Plus tard cette année, l'entrprise fournira davantage de renseignements nutritionnels sur le devant de boîtes de céréales aux États-Unis, au Canada et au Mexique.

Ces nouvelles étiquettes préciseront les quantités de sucre, de sel, de gras, de calories et de vitamines A et C, a expliqué Celeste Clark, porte-parole de Kellogg.

À l'heure actuelle, le devant des boîtes de Frosted Flakes comporte trois bandeaux indiquant que la céréale fournit de l'énergie, des vitamines et pas de gras. Mais on ne mentionne pas sur la boîte qu'un bol rempli aux trois quarts contient 12 grammes de sucre. Cette quantité de sucre respecte les nouveaux critères.

Kellogg a commencé à vendre des versions de Froot Loops et de Frosted Flakes contenant moins de sucre en 2004.