Vingt milliards de dollars. Plus que le budget annuel de quelques provinces canadiennes.

Vingt milliards de dollars. Plus que le budget annuel de quelques provinces canadiennes.

C'est le montant total de bénéfices qui est attendu pour les six plus grandes banques, qui divulgueront leurs résultats annuels au cours des deux prochaines semaines.

Si elle s'avère, selon les analystes, cette marque des 20 milliards signifierait que les banques ont mis cinq ans à peine pour doubler la marque symbolique des 10 milliards, franchie durant leur exercice 2003.

Une telle ascension, de l'avis général, témoigne du dynamisme de l'économie canadienne depuis cinq ans et qui profite directement aux banques.

Cette prospérité bancaire, une bonne source de dividendes, a aussi profité aux placements et aux caisses de retraite de millions de Canadiens.

Mais cette période dorée pour les grandes banques canadiennes pourrait déjà battre de l'aile, avertissent des analystes boursiers.

Un indice la hausse de profits des banques pour l'exercice 2007, que l'on prévoit autour de 900 millions, équivaudrait à une croissance moyenne d'à peine 5%.

La principale cause les centaines de millions de dollars en pertes prévues sur des titres de crédit qui ont été annoncées ces derniers jours, et qui amputeront les prochains résultats de fin d'exercice des banques.

De plus, estiment des analystes, ces pertes déclarées jusqu'à maintenant risquent de s'avérer encore insuffisantes au cours des prochains trimestres.

N'empêche que, toutes proportions gardées, les banques canadiennes semblent encore en meilleure posture que plusieurs voisines américaines pour limiter l'impact de la crise hypothécaire aux États-Unis sur leurs résultats.

Entre-temps, les perspectives concernant leurs prochains résultats varient considérablement d'une banque à l'autre.

La plus mal en point la Banque Nationale, surtout implantée au Québec, qui révélait récemment une perte nette (après impôt) d'au moins 365 millions liée à la dépréciation de son lot de papier commercial non bancaire adossé à des actifs (PCAA).

Cette perte entraînera un déficit pour la Nationale au quatrième trimestre de 2007, s'attendent les analystes, tout en amputant d'un tiers ses profits annuels.

Ils sont désormais prévus à environ 560 millions, ou un maigre 3,40$ par action, un niveau de profit net qui remonte à 2002 pour la Nationale.

En contrepartie, c'est du côté de la plus grande banque canadienne, la Royale, que la hausse des profits annuels la plus forte est attendue à la fin du mois.

Ce gain d'environ 15% devrait propulser ses profits annuels autour de 5,5 milliards, presque 800 millions de plus que l'an dernier.