Il y avait moins de bousculade que pour une conférence de presse de Céline Dion, mais tout de même 16 journalistes de la presse économique française ont répondu mardi à l'invitation d'Henri-Paul Rousseau pour un petit-déjeuner de presse à l'hôtel Bristol, rue du Faubourg Saint-Honoré, à Paris.

Il y avait moins de bousculade que pour une conférence de presse de Céline Dion, mais tout de même 16 journalistes de la presse économique française ont répondu mardi à l'invitation d'Henri-Paul Rousseau pour un petit-déjeuner de presse à l'hôtel Bristol, rue du Faubourg Saint-Honoré, à Paris.

Une audience non négligeable pour une simple présentation de la Caisse de dépôt et placement du Québec aux médias français sans aucune annonce particulière en vue.

Mais c'était une première dans le genre, et "la Caisse" est devenue, comme nous le dit Guy Licari, Délégué général du Québec à Paris, "un aacteur important de la mondialisation, qui suscite l'intérêt de l'État français au plus haut niveau. Comme des milieux d'affaires".

Avec 122 milliards de dollars canadiens d'actifs nets, la Caisse de dépôt reste numéro un des caisses de retraite au Canada. Et "le plus gros investisseur canadien sur le marché international". Désormais, 37% de ses investissements sont à l'étranger, dont environ 17% dans des pays autres que les États Unis. Avec une activité particulièrement importante en Europe de l'Ouest et en France, où ses investissements dépassent les 3 milliards CAN.

L'institution financière, qui est également "l'un des 10 plus grands investisseurs au monde dans l'immobilier", possède en tout ou en partie plusieurs vastes centres commerciaux, un groupe hôtelier, des tours au quartier de la Défense, où elle participe actuellement à un projet de construction de 100000 mètres carrés de bureaux.

Des partenaires de poids

Comme quelques rares acteurs québécois de premier plan Power Corporation, Bombardier ou Quebecor, la Caisse de dépôt fait affaire avec des partenaires français de poids. Elle vient d'acquérir une participation de 10% de la Compagnie financière Edmond de Rothschild.

Et son association de longue date avec le géant français de l'assurance, AXA a abouti en 2005 à un accord de partenariat avec AXA Private Equity, où les deux associés investiront à terme 1,5 milliard d'euros. Notamment pour la cogestion d'une "plate-forme asiatique" forte de 450 millions d'euros.

Des données qui impressionnent favorablement les milieux d'affaires français et européens. Lundi, Henri-Paul Rousseau avait reçu à déjeuner une centaine de gens d'affaires français qui ont investi dans la Caisse de dépôt. Et le délégué du Québec organisait le soir même un dîner pour une quinzaine de grands patrons français.

«La condition sine qua non pour investir sur des marchés étrangers, c'est l'association avec de grands partenaires locaux, dit M. Rousseau à La Presse. Non pas tellement que l'Europe soit plus difficile que les États-Unis, mais les règles du jeu sont partout différentes. Comme il y a aujourd'hui davantage de capitaux que de produits intéressants, nous sommes obligés de déborder sur l'Europe et les grands marchés émergents. Mais toujours en compagnie d'un grand partenaire AXA est le meilleur exemple.»

Et la percée sur le marché asiatique et l'Eldorado chinois? «Il est certain que la Chine et les grands pays émergents qui ne représentent actuellement que 13 % de la capitalisation boursière mondiale joueront un rôle de plus en plus important. Mais pour l'instant, les règles de gouvernance et la sécurité du capital n'y sont pas encore satisfaisantes, ce qui freine les investisseurs dans notre genre. C'est un peu comme le Klondike à l'époque: quelques chercheurs d'or ont fait fortune, et tous les autres ont perdu leur chemise. En revanche, ceux qui vendaient prudemment des pelles aux chercheurs ont bien réussi au bout du compte.»