Le patron de Marc Beauchamp, Jean-Pierre Janson, ne nie pas que ce dernier ait accepté d'importantes sommes d'argent liquide du plombier Benjamin Falardeau pour investir aux Bahamas. Mais il défend vigoureusement l'intégrité de son employé et montre plutôt du doigt l'autre conseiller dans cette affaire, Marc Beaudoin.

Le patron de Marc Beauchamp, Jean-Pierre Janson, ne nie pas que ce dernier ait accepté d'importantes sommes d'argent liquide du plombier Benjamin Falardeau pour investir aux Bahamas. Mais il défend vigoureusement l'intégrité de son employé et montre plutôt du doigt l'autre conseiller dans cette affaire, Marc Beaudoin.

"Il ne faut pas peinturer Beauchamp dans le même coin que Beaudoin. Ce n'est pas le même genre d'animal. Je n'ai aucun doute sur l'honnêteté de Beauchamp", a déclaré M. Jeanson, vice-président principal de Partenaires financiers Richardson, où travaille aujourd'hui Marc Beauchamp.

Jean-Pierre Jeanson rappelle qu'"il n'est pas illégal de recevoir du comptant". Il est bien conscient, toutefois, que les transactions de plus de 10000$ en espèces auraient dû être déclarées à CANAFE, le centre de surveillance sur le blanchiment d'argent. Selon M. Janson, il s'agit du seul cas où Marc Beauchamp aurait discrètement accepté d'importantes sommes d'argent comptant pour investissement.

La Presse Affaires a d'abord tenté de joindre directement Marc Beauchamp et Marc Beaudoin, mais ni l'un ni l'autre n'ont répondu à nos nombreux appels. Dans le cas de Marc Beauchamp, Jean-Pierre Janson a longuement répondu en son nom.

M. Janson a été le patron de Marc Beauchamp durant l'essentiel des 10 dernières années, notamment chez Merrill Lynch, quand les événements avec le plombier Benjamin Falardeau se sont produits. C'est également lui qui a congédié Marc Beaudoin pour pratiques irrégulières, en 1998, chez Merrill Lynch. La raison? "Il faisait des choses louches dans la succursale", dit-il.

Entre autres, explique M. Janson, Beaudoin utilisait l'argent comptant de certains clients déposants pour combler les besoins en liquide de ceux qui voulaient discrètement faire des retraits. L'information à propos de ce genre de transactions en liquide a été corroborée par deux autres sources. Elles permettaient à Beaudoin de lessiver les fonds de certains clients à l'insu des autorités. Elles impliquaient généralement des écritures comptables aux Bahamas.

La Presse Affaires a fait état de ce genre d'opération dans sa récente enquête sur Marc Beaudoin et son ami Martin Tremblay, emprisonné à New York. Martin Tremblay a reconnu sa culpabilité à des accusations réduites de blanchiment d'argent. Il risque entre 70 et 87 mois de prison.

En 1999, Marc Beaudoin a poursuivi Merrill Lynch pour congédiement injustifié, mais le dossier s'est réglé hors cour. Les deux parties ont accepté de payer chacun leurs frais d'avocats et de fermer le dossier, se rappelle aujourd'hui M. Janson.

Nous avons tenté de joindre Marc Beaudoin, mais il nous a renvoyé à son avocat, Claude-Armand Sheppard. Au moment de mettre sous presse, M. Sheppard n'avait pas répondu aux nombreux appels que nous lui avons laissés à ce sujet en une semaine.

Après la publication de notre enquête, en novembre, Marc Beaudoin a transmis une lettre à La Presse. Entre autres, l'ex-courtier signale qu'il est toujours à Montréal et qu'il n'a pas quitté le pays pour les Bahamas dans la foulée de l'arrestation de Martin Tremblay, contrairement à ce que nous écrivions. Nous avions tenté par divers moyens de le joindre, mais sans succès.

Pour le reste, Marc Beaudoin nie, dans sa lettre, avoir fait quoi que ce soit d'illégal ces dernières années. À propos de sa lettre, comme pour le cas du plombier Falardeau, La Presse demeure incapable de parler à Marc Beaudoin de vive voix.