Les géants américains Coca-Cola et PepsiCo ont remporté vendredi une victoire en justice dans le sud de l'Inde, avec la levée d'un boycott de plus d'un mois de leurs sodas accusés de contenir trop de pesticides et suite à une protestation des Etats-Unis.

Les géants américains Coca-Cola et PepsiCo ont remporté vendredi une victoire en justice dans le sud de l'Inde, avec la levée d'un boycott de plus d'un mois de leurs sodas accusés de contenir trop de pesticides et suite à une protestation des Etats-Unis.

La plus haute cour de l'Etat du Kerala (sud) a levé le boycott dont font l'objet, depuis le 11 août, les boissons gazeuses de Coca-Cola et de Pepsi.

Selon la cour, le gouvernement communiste du Kerala n'avait pas l'autorité pour imposer un embargo total sur la production et la commercialisation des sodas.

Les multinationales américaines, qui possèdent des usines dans le Kerala, ont salué l'arrêt de la cour.

Cela "confirme clairement la confiance résolue de PepsiCo dans la qualité et la sécurité de ses produits", s'est félicité Pepsi dans un communiqué.

Pour son concurrent Coca-Cola, la décision de justice "protège les intérêts des détaillants victimes de ce boycott". Ses boissons devraient bientôt retrouver le chemin des rayons des magasins dans le Kerala, a-t-il dit.

Mais le gouvernement régional a annoncé qu'il ferait appel.

Et des militants locaux ont promis de continuer leur bataille contre les géants des sodas.

Après leur victoire au Kerala, Coca-Cola et Pepsi espèrent une répétition de ce scénario dans d'autres Etats indiens qui ont interdit totalement ou partiellement leurs produits.

Car depuis le mois d'août, six Etats boycottent les sodas. Des embargos décidés après une étude d'une organisation écologique indienne, le centre pour la science et l'environnement (CSE).

Selon son enquête, 57 échantillons prélevés sur 11 boissons produites par les deux groupes contiennent un haut niveau de résidus de pesticides, 24 à 200 fois plus important que le niveau jugé acceptable.

Et le CSE a enfoncé le clou vendredi: "Rien n'a changé, les sodas sont aussi dangereux qu'avant", a-t-il affirmé dans un communiqué.

En Inde, les taux de pesticides sont surtout alarmants sur les légumes, les fruits et dans l'eau, dénoncent d'autres associations.

Malgré les démentis de Coca-Cola et de Pepsi, leur image de marque avait été sérieusement écornée dans un pays dont ils contrôlent 99% du marché.

Aucune des deux entreprises n'a chiffré l'impact de la crise sur les ventes. "On peut dire que les conséquences sur la rentabilité n'ont pas été positives", selon Abhiram Seth, de PepsiCo India.

La polémique avait même suscité mi-septembre l'irritation des Etats-Unis.

Le sous-secrétaire américain au Commerce international Franklin Lavin avait demandé par écrit au secrétaire indien au Commerce à ce que les sociétés soient traitées "avec fair-play", insistant "sur la perspective de futurs investissements américains en Inde".

New Delhi n'avait pas répondu officiellement.

En Inde, des députés du parti d'opposition nationaliste hindou, le Bharatiya Janata Party (BJP), avaient aussi exigé une interdiction totale des sodas dans le pays.

Les alliés communistes du gouvernement fédéral avaient aussi traité Coca-Cola et Pepsi de "lents empoisonneurs", au moment où New Delhi se rapproche de Washington après des années de tièdes relations diplomatiques.

bur-nr/juv tf