Au printemps 2002, soit un peu moins de deux ans après être entrée en production dans l'ancienne usine d'abattage de porcs Olymel à Sainte-Perpétue, l'entreprise Pro-Pêche se voyait contrainte de déclarer faillite.

Au printemps 2002, soit un peu moins de deux ans après être entrée en production dans l'ancienne usine d'abattage de porcs Olymel à Sainte-Perpétue, l'entreprise Pro-Pêche se voyait contrainte de déclarer faillite.

Un nouvel investisseur, le Groupe Ferron de Montréal, s'est alors pointé, a racheté l'entreprise et décidé de poursuivre les activités à cette usine connue à l'origine sous le nom de l'Abattoir Ouellet.

L'entreprise Groupe alimentaire nordique (GAN) a innové et n'a cessé de grandir depuis ce temps, comme en témoigne son chiffre d'affaires qui passera, selon le président du Groupe Ferron, Gilles Ferron, de 2,5 millions $, en 2002, à environ 24 millions $ cette année. Dans l'intervalle, le nombre d'employés, en majorité des femmes, est passé de 14 à 70 à l'usine de Sainte-Perpétue.

M. Ferron, un homme originaire de la région de Sorel, mais qui est établi et qui brasse des affaires à Montréal depuis plusieurs années, mentionne qu'un montant d'environ 3,5 millions $ a été investi à Sainte-Perpétue dans l'acquisition et la rénovation du bâtiment, dans l'achat de nouveaux équipements et dans le développement de nouvelles technologies.

Au début de l'été, son fils, Stéphane, vice-président à l'exploitation au sein de la compagnie, était dépêché à Sainte-Perpétue pour prendre la direction générale de l'usine. Il succédait ainsi à Steven Thibeault, l'ancien président de l'ex-entreprise Pro-Pêche.

Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, Yvon Vallières, annonçait, plus tôt cet été, qu'il avait accordé une aide financière de 520 000 $ au Groupe alimentaire nordique pour contribuer au développement d'une nouvelle gamme de produits à base de poissons, mollusques et crustacés.

L'entreprise est spécialisée dans la distribution, la transformation et la vente au détail de poissons. M. Vallières mentionnait que cette entreprise souhaitait poursuivre cette année le projet expérimental entrepris en 2003. Ce projet consiste à fabriquer des plats et des mets prêts à cuire à partir de produits marins.

L'investissement réalisé à ce jour a servi à mettre au point des produits et à réaliser des essais de commercialisation afin de sonder les marchés. Il a aussi servi à acquérir les équipements nécessaires à l'introduction de deux procédés de fabrication qualifiés de novateurs par le ministère.

Pour ces nouvelles productions, l'entreprise prévoit utiliser comme matière première des crevettes, moules, pétoncles, plies, turbots et truites provenant notamment des usines de transformation sous permis en régions maritimes, mais aussi des piscicultures et des mytilicultures du Québec.

Groupe alimentaire nordique aura recours aux nouvelles technologies pour développer le secteur des produits marins. Celles-ci permettront de commercialiser, pour la vente au détail, des produits ayant une plus longue durée de vie. Ainsi, selon Gilles Ferron, le filet de saumon qu'on peut retrouver dans les comptoirs de Maxi pourra s'y conserver 15 jours au lieu de cinq.

Les nouvelles technologies utilisées à Sainte-Perpétue permettront aussi de fabriquer des produits à valeur ajoutée à partir de matières premières non utilisées dans les activités traditionnelles de transformation.

Comme exemples de nouveaux produits que fabrique ou que compte fabriquer le Groupe alimentaire nordique, on compte notamment la saucisse au saumon, vin et herbes, les rôtis et tournedos de poisson farcis aux fruits de mer et des burgers fabriqués de produits marins pêchés au Québec.

Gilles Ferron ajoute que l'entreprise est aussi en train de développer un pepperoni de truite qui goûte le vrai pepperoni. La production du Groupe alimentaire nordique est écoulée dans les grandes chaînes d'alimentation du Québec et dans certaines autres provinces du Canada.

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