La longue histoire de la fabrication de cercueils à Saint-Léonard-d'Aston vient de se terminer.

La longue histoire de la fabrication de cercueils à Saint-Léonard-d'Aston vient de se terminer.

Le président de Cercueils André, François Saint-Jean, a en effet confirmé au Nouvelliste, jeudi, l'arrêt de production à l'usine située dans le parc industriel de Saint-Léonard-d'Aston.

Cette usine avait même été la première à s'y installer, en 1995, après l'incendie de l'usine Cercueil Lauzière survenu l'année précédente dans le village.

La production a été interrompue il y a deux semaines. Il ne reste plus que deux employées dans les bureaux. Elles sont affectées à la vente des derniers cercueils encore sur place. Cette tâche pourrait déborder jusqu'au début de 2008, selon ce qu'a indiqué M. Saint-Jean.

Le bâtiment de 38 000 pieds carrés a déjà été mis en vente et des pourparlers ont lieu avec des acheteurs potentiels sérieux. Des acheteurs canadiens intéressés à un autre domaine que les cercueils, a précisé l'homme d'affaires.

Ce dernier a indiqué que la décision de mettre la clef dans la porte a été prise dans un contexte où il y a tellement de changements dans l'industrie funéraire qu'il se vend aujourd'hui moins de cercueils au pays.

«Et si on essaie de se tourner du côté américain, c'est pas mal plus difficile en raison de la valeur prise par le dollars canadien», a expliqué celui qui est copropriétaire de l'entreprise avec son frère Benoit.

Le problème pour les fabricants de cercueils, selon le jeune industriel qui ne fait pas encore la quarantaine, c'est qu'il y a de plus en plus de gens qui choisissent de se faire incinérer ou encore qui ont recours à la location plutôt qu'à l'achat de cercueils pour les funérailles.

François Saint-Jean affirme qu'il y a en effet beaucoup de gens qui ont désormais recours à la location, l'importance du phénomène pouvant varier d'une région à l'autre. Il précise que ce phénomène a toujours existé mais qu'il est de plus en plus important.

Important, explique-t-il, dans le sens que les gens accordent beaucoup moins de valeur au rituel funéraire traditionnel.

«Si on perçoit moins de valeur, on veut moins dépenser et si on veut moins dépenser, on va accepter la location. Si on dépense moins, le directeur funéraire fait moins d'argent. Il va donc chercher des alternatives pour satisfaire la famille et en même temps rester en affaires.»

Des raisons culturelles reliées aux funérailles et un taux de change moins favorable aux exportations seraient donc les deux facteurs principaux pouvant expliquer cette fermeture.

Selon M. Saint-Jean, les Chinois ne sont pas encore arrivés dans cette industrie au Canada.