Hydro-Québec réclame une hausse de ses tarifs de 2,9% à partir du 1er avril prochain, mais cette augmentation moyenne pourrait atteindre 4,4% pour ses clients résidentiels, comparativement à seulement 1,4% pour les grandes entreprises.

Hydro-Québec réclame une hausse de ses tarifs de 2,9% à partir du 1er avril prochain, mais cette augmentation moyenne pourrait atteindre 4,4% pour ses clients résidentiels, comparativement à seulement 1,4% pour les grandes entreprises.

À la demande la Régie de l'énergie, Hydro propose en effet de répartir sa hausse de tarifs selon ce qu'il lui en coûte pour desservir chaque catégorie de clients.

Les consommateurs résidentiels, qui coûtent plus cher à desservir que les grandes entreprises, pourraient ainsi écoper d'une hausse trois fois plus élevée.

«On laisse la Régie trancher», a dit mardi le président d'Hydro-Québec Distribution, André Boulanger, lors du début des audiences publiques sur la hausse des tarifs d'électricité.

Pour Hydro, le résultat est le même, que la hausse de 2,9% soit appliquée également à toutes ses catégories de clients, ou qu'elle soit répartie en fonction des coûts de desserte.

L'augmentation se traduirait dans les deux cas par une augmentation de revenus de 269 millions pour la société d'État.

Pour la Régie de l'énergie, comme pour le gouvernement de Jean Charest, répartir les hausses de tarifs en fonction des coûts de desserte de chaque catégorie de clients améliorerait le signal de prix pour les consommateurs d'électricité et contribuerait à l'efficacité énergétique.

Les consommateurs industriels sont contents, parce qu'ils se plaignent depuis longtemps de subventionner les clients résidentiels. Mais les groupes de défense des consommateurs sont montés aux barricades.

«En mettant fin à l'interfinancement dont bénéficie la clientèle résidentielle, on sabrerait le pacte social ayant été à l'origine de la nationalisation du secteur de l'électricité», a dénoncé le porte-parole d'Option Consommateurs, Olivier Bourgeois.

Même limitée à 2,9%, la hausse de tarifs réclamée par Hydro est jugée «disproportionnée» par la Coalition des associations de consommateurs du Québec, dont le porte-parole, Richard Dagenais, a rappelé que le taux d'inflation ne devrait pas dépasser 2% en 2008.

Les surplus s'empilent

Hydro-Québec est aux prises avec de gros surplus d'électricité pour 2008, parce que la demande n'a pas augmenté conformément à ses prévisions.

N'eût été ces surplus, la hausse moyenne de tarifs réclamée par Hydro aurait été de 3,5% pour 2008, a fait savoir mardi le président d'Hydro-Québec Distribution, André Boulanger.

Avec la fermeture des usines d'AbitibiBowater annoncée vendredi dernier, les surplus anticicipés augmenteront de 1 milliard de kilowattheures pour totaliser 6,6 milliards de kilowattheures, a précisé M. Boulanger.