L'Opep a ignoré l'appel des pays consommateurs qui lui demandaient de pomper plus de pétrole et a opté pour le statu quo à l'issue de sa réunion de mercredi à Abou Dhabi, mais va se réunir le 1er février à Vienne pour réévaluer la situation du marché.

L'Opep a ignoré l'appel des pays consommateurs qui lui demandaient de pomper plus de pétrole et a opté pour le statu quo à l'issue de sa réunion de mercredi à Abou Dhabi, mais va se réunir le 1er février à Vienne pour réévaluer la situation du marché.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) «a décidé de laisser sa production inchangée», écrit le communiqué final de la rencontre d'Abou Dhabi.

L'Opep se réunira à nouveau le 1er février à Vienne pour réévaluer le marché, et notamment l'impact de l'hiver sur la demande.

Le cartel a donc opté pour la prudence face à la perspective d'un fort ralentissement de l'économie américaine qui pèserait négativement sur la demande de pétrole des pays riches.

«À partir du deuxième trimestre 2008, nous aurons un excès de 1,2 million de barils par jour, parce que la demande va baisser», a commenté le chef analyste de l'Opep, Hassan Qabazard.

«Les Saoudiens, les seuls qui auraient pu pousser pour une hausse d'un demi-million de barils par jour, ont donc décidé de jouer la prudence», a remarqué James Crawford, courtier chez Inter Emirates.

La décision a aussi été confortée par la spectaculaire chute des prix la semaine dernière: après avoir frôlé 100$, les cours ont ensuite perdu plus de 10$.

En outre, le rapport des services de renseignements américains sur l'Iran sur l'absence de preuve du programme nucléaire militaire iranien réduit un peu les pressions haussières au marché.

«Il n'y a plus beaucoup de tensions géopolitiques à l'heure actuelle», a noté un délégué nigérian.

L'Opep veut éviter une répétition du scénario catastrophe de la crise asiatique de 1997, quand il avait augmenté sa production pour voir les prix s'effrondrer jusqu'à 10 dollars le baril en 1999.

Le cartel a ignoré les pays industrialisés qui répètent depuis des mois que le marché a besoin de plus de pétrole pour l'hiver, et a rétorqué que le marché est suffisamment approvisionné.

«Le marché n'est pas contrôlé par l'offre et la demande mais par les spéculateurs qui considèrent le pétrole comme un actif financier» et font des paris, a accusé le secrétaire général, Abdallah el-Badri.

D'après Hassan Qabazard «il n'y a pas eu de proposition en faveur d'une hausse» et «la décision a été rapide».

Mais jusqu'à mercredi matin, la décision semblait incertaine. Des délégués avaient affirmé qu'une hausse de l'ordre de 500 000 barils par jour était à l'étude pour calmer la flambée pétrolière des dernières semaines et faire taire les critiques qui accusent l'Opep d'alimenter cette hausse des prix en ne pompant pas assez de pétrole.

Les prix de l'or noir ont fortement réagi à la décision du cartel: en début de journée mercredi le baril de brut gagnait environ 2$ à New York à 90,30$.

«Le message que l'Opep envoie aux marchés est que les prix ne sont pas encore assez élevés», estime Mike Rothman, analyste chez ISI.

Le cartel a par ailleurs attribué un quota à ses deux plus récents membres.

L'Angola, qui a intégré l'Organisation en janvier, devra produire 1,9 millions de barils par jour, et l'Équateur, qui a rejoint le cartel en novembre, 520 000 barils par jour.

La production des douze pays sur treize désormais soumis aux quotas est donc de 29,67 mbj contre 27,25 mbj auparavant.

En septembre, le cartel avait relevé d'un demi-million de barils par jour à 27,25 mbj la production des dix pays alors soumis aux quotas.

Les membres de l'Opep (l'Arabie saoudite, l'Angola, l'Irak, l'Iran, le Qatar, les Émirats arabes unis, l'Algérie, la Libye, l'Indonésie, le Venezuela, l'Équateur, le Nigeria et le Koweït) fournissent environ 40% du pétrole mondial.