Les victimes d'un accident cardiaque qui reprennent un travail stressant sont deux fois plus à risque de récidive après deux ans que d'autres employés.

Les victimes d'un accident cardiaque qui reprennent un travail stressant sont deux fois plus à risque de récidive après deux ans que d'autres employés.

C'est la conclusion d'un étude menée par une équipe de chercheurs de l'Université Laval, dirigée par Chantal Brisson, sur plus de 900 sujets québécois, âgés entre 30 et 59 ans, recrutés dans 30 hôpitaux et suivis pendant 10 ans après un premier accident cardiaque. Il y avait une femme pour neuf hommes.

Cette étude québécoise est la première à documenter avec précision deux variables stressantes du travail et à quantifier la durée d'exposition qui peut mener à un nouvel accident cardiaque.

Ses résultats viennent d'être publiés dans la dernière édition du Journal of the American Medical Association.

Le travail en soi ne constitue pas un risque, précise une chercheuse interrogée, Corine Abao-Éboulé. Les bienfaits du retour au travail après un accident cardiaque ont, au contraire, été démontrés.

Mais lorsqu'un emploi combine les deux plus importants facteurs de stress, explique-t-elle, il faut s'interroger sur la pertinence d'un retour dans cet environnement.

Le premier facteur négatif est une demande psychologique élevée qui se caractérise par un important volume de travail, qui exige d'importantes ressources intellectuelles et doit être effectué dans un délai serré.

Le deuxième est une faible latitude de décision, peu de créativité et d'occasions de développer ou d'utiliser ses compétences.

Au bout de deux ans dans un tel environnement, le processus pathologique se réinstalle et recommence à manifester ses effets, ont constaté les chercheurs.

Les premières semaines ou les premiers mois après une première crise cardiaque représentent habituellement les moments les plus dangereux pour une récidive. Passée cette période, le patient entre dans une phase de stabilisation.

Les participants à cette recherche occupaient une foule d'emplois variés, selon la chercheuse. Le genre de travail n'est pas ressorti comme une variable significative.