Si les universités d'entreprises ont la cote aux États-Unis et en Europe, on les compte toutefois sur les doigts d'une main au Québec.

Si les universités d'entreprises ont la cote aux États-Unis et en Europe, on les compte toutefois sur les doigts d'une main au Québec.

Ici, elles sont surtout prisées par des institutions financières, comme CIBC, BMO et le Mouvement Desjardins.

" L'université d'entreprise permet aux cadres et aux dirigeants de développer des compétences qui sont en lien avec la stratégie de l'organisation", souligne Jacques Couture, directeur principal de l'Institut Coopératif Desjardins (ICD).

Le dirigeant n'est pas peu fier de son campus mobile qui sillonne le Québec et prend d'assaut les salles d'hôtel pour les transformer en des lieux inédits d'apprentissage.

"On est comme le Cirque du Soleil ! s'exclame-t-il. On a créé une scénographie qui représente ce qu'est Desjardins. Cette ambiance facilite l'apprentissage."

Doté d'un budget de 1,7 million, l'ICD mise sur différentes méthodes pédagogiques pour garder ses participants alertes : cours magistraux, vidéos, travail en équipe, travail individuel.

Ils ont d'ailleurs intérêt à écouter, puisque leurs professeurs sont nuls autres que les hauts dirigeants de Desjardins !

Les participants en ressortent enthousiastes et transformés. "L'ICD génère un dialogue constructif qui forge une intelligence collective", croit Jacques Couture.

Ces universités " nouveau genre " visent trois grands objectifs : socialiser, éduquer et mettre en oeuvre.

"Elles sont des lieux de rencontre pour des cadres provenant de différents services ou de différentes entités si l'entreprise a fusionné ", explique Claude Desjardins, associé chez Secor.

Elles créent ainsi un sentiment d'appartenance et une culture commune, ajoute-t-il.

Du coup, les cadres y apprennent ou redécouvrent les orientations, le modèle d'affaires, les valeurs et les priorités de leur employeur.

On y discute également des stratégies. Et les équipes repartent avec la mission de les réaliser.

L'université d'entreprise mobilise ainsi ses troupes pour accélérer le changement au sein de la boîte. Mieux, elle acquiert une dimension symbolique.

"C'est prestigieux d'y être inscrit ou invité, affirme Claude Desjardins. C'est une forme de reconnaissance de l'entreprise."