Uniprix n'est pas à vendre. Le groupe comptant près de 400 pharmacies-affiliées se dit plutôt en mode acquisition par les temps qui courent.

Uniprix n'est pas à vendre. Le groupe comptant près de 400 pharmacies-affiliées se dit plutôt en mode acquisition par les temps qui courent.

«En ce moment, nous sommes du côté des acheteurs, pas des vendeurs», a indiqué hier au Soleil le porte-parole Pierre Gince, coupant court aux rumeurs voulant que le groupe soit à vendre.

Au lendemain d'une assemblée houleuse des actionnaires, la direction d'Uniprix dit maintenant regarder vers l'avenir avec un modèle d'affaires renforcé.

«On gagne du terrain d'année en année. L'enjeu pour nous est de garder nos pharmaciens et consolider notre réseau, pas de l'affaiblir», a fait valoir M. Gince.

Fondé en 1977, Uniprix regroupe des pharmaciens-affiliés sous les bannières Uniprix, Unipharm, Clinique Santé et Uniclinique. Le chiffre d'affaires combiné des points de vente et du siège social s'est élevé à 1,5 milliard $ l'an dernier.

Comme le rapportait le Soleil la semaine dernière, le président du conseil d'administration d'Uniprix, Normand Bonin, a dû défendre avec fermeté le modèle d'affaires d'Uniprix mercredi lors d'une assemblée extra-ordinaire à Saint-Hyacinthe. M. Bonin faisait notamment face à une motion de destitution. Un vote de confiance lui a cependant donné raison, à 61 %.

Uniprix, qui est le numéro 2 de la pharmacie au Québec derrière Jean Coutu avec 25 % des parts de marché, espère ainsi renforcer son réseau de vente au cours des prochaines années. «La compétition est féroce. C'est une bataille qui se joue pouce par pouce», a reconnu M. Gince.

Uniprix ne nie toutefois pas que certains de ses actionnaires soient la cible de maraudage. «C'est le lot quotidien de notre industrie. On gagne des points de vente et il peut arriver d'en perdre aussi», a formulé le porte-parole.

Jean Coutu s'active

Plusieurs analystes doutent d'ailleurs que Jean Coutu puisse mettre la main un jour sur le Groupe Uniprix.

«Ce serait surprenant», note l'analyste Denis Durand, associé chez Jarislowsky-Fraser. Selon ce dernier, le modèle d'affaires de Jean Coutu diffère grandement de celui adopté par Uniprix.

Chez Uniprix, les quelque 200 pharmaciens-affiliés sont en quelque sorte les propriétaires du groupe. Chez Jean Coutu, société publique cotée à la Bourse, la famille Coutu exerce toujours un contrôle serré sur l'entreprise.

Qu'à cela ne tienne, M. Durand anticipe toutefois des mouvements de consolidation dans le secteur de la pharmacie au Québec au cours des prochains mois. Il avance que le Groupe Jean Coutu sera à surveiller.

«Comme ils n'ont plus de dette, Jean Coutu pourrait bouger», fait-il observer.

Jean Coutu aurait ainsi les moyens de courtiser une chaîne de pharmacies plus petite pour consolider sa présence au Québec. Dans la mire? On peut certes penser aux chaînes Brunet (qui appartient à Metro) et Familiprix, notamment.