Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), l'Espagnol Rodrigo Rato, va quitter son poste en octobre pour des «raisons personnelles», soit deux ans avant l'échéance de son mandat, a annoncé jeudi l'institution financière internationale.

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), l'Espagnol Rodrigo Rato, va quitter son poste en octobre pour des «raisons personnelles», soit deux ans avant l'échéance de son mandat, a annoncé jeudi l'institution financière internationale.

«J'ai pris cette décision pour des raisons personnelles. Les circonstances et responsabilités familiales, notamment en ce qui concerne l'éducation de mes enfants, sont la raison pour laquelle je renonce plus tôt que prévu à mes responsabilités», a affirmé M. Rato dans un communiqué.

Désigné par le conseil d'administration du FMI au poste de directeur général et président du Conseil d'administration le 4 mai 2004, Rodrigo Rato avait pris ses fonctions le 7 juin 2004 pour une durée de cinq ans.

Il quittera ses fonctions «peu après les assemblées générales» du FMI et de la Banque mondiale, prévues les 19 et 20 octobre.

«Même si je prends cette décision pour des raisons personnelles, professionnellement ce n'est pas une décision facile», a-t-il ajouté, en affirmant avoir «la plus haute considération» pour l'institution et son personnel.

Ce père de trois enfants, ancien ministre espagnol de l'Economie où il passait pour l'homme du «miracle» économique, espérait laisser son empreinte au FMI en lui imposant les réformes les plus ambitieuses depuis sa création en 1945.

Son départ intervient quelques mois après la démission du président de la Banque mondiale, l'Américain Paul Wolfowitz, au terme d'un scandale retentissant, teinté de tensions américano-européennes.

M. Rato n'a pas dû affronter de remise en cause personnelle comme M. Wolfowitz, mais son départ intervient alors que le FMI peine à progresser sur des changements majeurs.

La douloureuse révision de la formule des quotes-parts, qui règle l'équilibre des pouvoirs au sein de l'insitution, piétine, et la réforme sur le financement progresse peu elle aussi, alors que l'examen d'une cession d'or vient d'être repoussé d'un mois.

La modernisation de l'un des aspects les plus sensibles du mandat du Fonds, à savoir la surveillance des taux de change, a donné lieu la semaine dernière à un exercice de diplomatie particulièrement périlleux avec un résultat en demi-teinte.

M. Rato a appelé ses collaborateurs à mettre les bouchées doubles avant son départ sur les sujets allant du financement du Fonds à la réforme des quotas en passant par la prévention des crises notamment.

«J'espère que mon départ va nous inciter tous à travailler ensemble de façon constructive et efficace dans les mois à venir» afin d'«essayer d'accélérer le calendrier dans ces domaines pour nous assurer que nous ferons des progrès décisifs d'ici les réunion annuelles», a-t-il affirmé.

«Cela a été un grand honneur de servir le Fonds et je continuerai de le faire avec le même engagement et le même enthousiasme jusqu'au tout dernier jour», a-t-il ajouté.

Aucun nom ne circule encore pour le remplacer mais son successeur devrait être un Européen: aux termes d'une règle non-écrite, les États-Unis désignent le dirigeant de la Banque mondiale et les Européens celui du FMI. La tradition devrait d'autant plus être respectée que c'est un Américain, Robert Zoellick, qui vient d'être désigné pour diriger à compter du 1er juillet la Banque mondiale.