Le cuivre, le nickel et le plomb, les matières premières les plus performantes en Bourse durant les quatre derniers mois, pourraient connaître les pires résultats d'ici la fin de l'année.

Le cuivre, le nickel et le plomb, les matières premières les plus performantes en Bourse durant les quatre derniers mois, pourraient connaître les pires résultats d'ici la fin de l'année.

Le prix de l'aluminium, cependant, pourrait continuer son ascension, selon au moins un courtier. La firme UBS table en effet sur une hausse moyen du prix de 11 % pour l'année 2007.

À Wall Street, la rumeur selon laquelle les stocks de métaux (sauf l'aluminium) excèdent la demande s'intensifie.

Les mises en garde des sociétés de services financiers contre un engouement qui montre tous les signes d'un essoufflement fusent de partout, qu'il s'agisse de Goldman Sachs ou de JP Morgan Chase & Co. en passant par la Société Générale.

«Il s'agit d'une véritable bulle financière», affirme le négociateur David Threlkeld, qui en 1996 a été le premier à mettre en garde le marché international contre un effondrement provoqué par l'accumulation des stocks de cuivre du producteur Sumitomo Corp.

Une fois de plus, «la quantité de cuivre invendue est énorme», explique M. Threlkeld, président de Resolved Inc.

Les investisseurs qui misent sur une baisse des prix des métaux estiment que la consommation de ces métaux diminuera notamment à cause de la Chine, plus important utilisateur du monde, qui tente de contenir le secteur du crédit par une hausse des taux d'intérêt après avoir enregistré une croissance économique de 11,1 % au premier trimestre.

Selon Stephan Roach, économiste en chef chez Morgan Stanley, deuxième banque d'investissement par sa capitalisation, la demande faiblit également en raison du ralentissement économique aux États-Unis.

En outre, la volonté de remplacer le cuivre et le nickel par des matériaux moins coûteux se raffermit.

Une surprise

Le prix de la tonne métrique de cuivre diminuera de 30 % par rapport à son prix actuel, qui est d'environ 8000 $ US, pour atteindre quelque 5650 $ US au quatrième trimestre.

C'est du moins la médiane des prévisions faites par 12 analystes financiers et compilées par le journal Bloomberg.

Quant au nickel et au plomb, leurs prix à la tonne baisseront de 50 % par rapport aux prix records atteints le 4 mai dernier, soit 24 450 $ US et 1000 $ US respectivement.

L'effondrement prévu réduirait les exportations de l'Australie, du Canada et du Chili, éliminant plus de 22 milliards US à la Bourse des métaux de Londres et réduisant les profits des sociétés minières tels que BHP Billiton, plus importante à l'échelle mondiale, ou de OAO GMK Norilsk Nickel, principal producteur de métaux en Russie.

À dire vrai, de nombreux investisseurs qui misent sur une baisse des prix des métaux ont déjà fait fausse route cette année.

Un investisseur agissant sur le conseil de JP Morgan, troisième banque en importance aux États-Unis, a raté des gains de 67 % pour le nickel, de 30 % pour le cuivre et de 41 % pour le plomb; des métaux qui figurent parmi les 26 matériaux les plus performants de l'indice UBS Bloomberg CMCI).

Ces résultats se comparent à une augmentation de 6,2 % de l'indice Standard & Poor's500 de la Bourse de New York et à une hausse de 2 % du rendement du marché obligataire américain, selon les indices de Merrill Lynch.