Après l'avortement des projets du casino de Montréal et de la centrale du Suroît, l'été dernier, les promoteurs et décideurs retroussent leurs manches.

Après l'avortement des projets du casino de Montréal et de la centrale du Suroît, l'été dernier, les promoteurs et décideurs retroussent leurs manches.

Sur le thème "Immobilisme vs immobilier", hier, plusieurs conférenciers de l'Institut de développement urbain (IDU) ont déclaré que les promoteurs et décideurs doivent mieux ficeler leurs projets, démontrer du leadership et dialoguer avec les groupes communautaires.

Si des promoteurs et dirigeants politiques ont reconnu devoir se remettre en question, ils ont constaté hier avec surprise la présence de trois dirigeants du FRAPRU (Front d'action populaire en réaménagement urbain), dont François Saillant, aux débats de l'IDU sur la relance.

L'opposition au développement croît non seulement à Montréal, mais partout au Québec, a souligné Françoise Bertrand, présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec. Les gens d'affaires doivent davantage défendre leurs points de vue, peaufiner leurs projets et apprendre à travailler avec les groupes communautaires, selon elle.

La solution, ce sont "les 3C", a de son côté proposé Alain Dubuc, chroniqueur à La Presse: comprendre la nouvelle réalité, composer avec elle et combattre pour le développement.

La plupart des grands projets sont financés par le public, ce qui soulève des débats, et Montréal n'est pas aussi riche que les autres villes de sa taille, en Amérique du Nord et dans le monde. Chaque projet exige donc de "se battre pour le cash", selon lui.

En outre, les opposants sont souvent plus bruyants que les promoteurs, le public manque de leadership et la majorité silencieuse... se tait. "Le débat est déséquilibré."

Pragmatique, la vice-présidente des Consultants DPRM, Julie Caron-Malenfant, a proposé quatre règles à respecter dans le développement. Après avoir identifié les parties prenantes, il faut bien documenter le scénario de développement, mener une enquête d'opinion et construire un consensus.

Plutôt que d'affronter des manifestants, il vaut mieux recueillir leurs avis sur les forces et les faiblesses du projet et en tenir compte.

Le maire de l'arrondissement de Ville-Marie, Benoît Labonté, a moins déploré l'immobilisme que le manque de mobilisation. Pour développer Montréal, qui n'est plus la principale ville du Canada, il faut miser sur ses qualités de métropole créative, pour attirer, retenir et intégrer les talents dont les entreprises voudront profiter, en investissant sur place.

François Saillant, du FRAPRU, a déploré que Pointe-Saint-Charles soit devenu un symbole d'immobilisme dans le débat sur le casino. Au contraire, ce quartier a contribué à la naissance de plusieurs services sociaux, dont les CLSC, et au développement de l'économie sociale, a-t-il dit.

"Les groupes de citoyens, ce n'est pas nouveau. Ils existent depuis 40 ans. Si l'ex-gouvernement Trudeau les avait écoutés, il n'aurait pas investi dans l'aéroport de Mirabel", un éléphant blanc d'un milliard, a-t-il dit.