Maintenant débarrassé de ses pharmacies américaines et de sa dette, le Groupe Jean Coutu lorgne le Canada anglais.

Maintenant débarrassé de ses pharmacies américaines et de sa dette, le Groupe Jean Coutu lorgne le Canada anglais.

Il souhaite y ouvrir de toutes nouvelles pharmacies ou encore y acheter des magasins existants. Un projet encore embryonnaire, mais qui semble tenir à François Jean Coutu.

Il a répondu aux questions de La Presse Affaires à ce sujet mardi, en marge de l'assemblée annuelle des actionnaires.

Q - L'expansion dont vous parlez dans le reste du Canada, est-ce seulement dans les régions limitrophes du Québec ou aussi dans des provinces comme l'Alberta?

R - Au moment où on se parle, on est encore au stade de recherche et d'étude. On analyse le consommateur, on analyse les possibilités face au concurrent, Shoppers Drug Mart, qui est quand même plus fort qu'ici au Québec. Mais il y a ces belles occasions d'affaires-là, celles des indépendants (que Jean Coutu pourrait racheter).

En faisant en parallèle cette recherche-là, il faut garder notre leadership ici au Québec. Il y a plusieurs années, mon père disait: «Cinquante pharmacies au Québec, on en a assez.»

On est rendu à 300 et moi j'en vois encore 50 de plus dans les trois prochaines années.

Q - Donc vous misez d'abord et avant tout sur le Québec et peut-être sur le reste du Canada?

R - Ça va être sûrement (au Canada anglais), mais quand on va l'attaquer, c'est qu'on va être prêt.

Q - Combien d'argent pourriez-vous consacrer à une telle expansion?

R - Écoutez, on n'a plus de dette. On a beaucoup de possibilités: ça peut être une émission d'actions, ça peut être nos actifs immobiliers, qu'on peut tout simplement revendre, on a quand même une belle valeur là-dedans.

On a nos capacités d'emprunt de 500 millions qui ne sont pas utilisées au moment où on se parle.

Alors, ce n'est pas ça qui manque. N'oubliez pas qu'on a vendu notre réseau américain: on avait 2,3 milliards de dette, là on se retrouve avec juste 7 millions.

Q - Si vous voulez prendre une expansion dans le reste du Canada, si vous ouvrez quelques pharmacies ça et là, ne serez-vous pas perdus dans le désert face à des géants comme Shoppers Drug Mart?

R - C'est un peu comme l'armée qui avance, on part du Québec et on va avancer dans l'Ontario et les Maritimes. C'est lentement mais sûrement. On est là à long terme.

La famille, on a investi ici. On contrôle la compagnie. On n'a pas de pression à vouloir rentabiliser un investissement immédiatement, on pense à long terme.