Échaudé par un premier recul de l'emploi en quatre ans, le président de la Réserve fédérale américaine, Ben S. Bernanke, ne pourra faire autrement que d'abaisser les taux d'intérêt à au moins deux occasions, selon les analystes sondés par l'agence Bloomberg.

Échaudé par un premier recul de l'emploi en quatre ans, le président de la Réserve fédérale américaine, Ben S. Bernanke, ne pourra faire autrement que d'abaisser les taux d'intérêt à au moins deux occasions, selon les analystes sondés par l'agence Bloomberg.

Le ralentissement inattendu du marché du travail, qui avait jusqu'ici permis à la croissance économique de se maintenir malgré le fléchissement du marché de l'habitation, obligera les autorités à cesser de se préoccuper d'inflation, disent les économistes.

La Fed abaissera son taux directeur d'un quart de point à 5% la semaine prochaine, puis une seconde fois à 4,75% durant le quatrième trimestre, selon la prévision médiane de 66 analystes consultés par Bloomberg dans le cadre de son sondage mensuel.

«Si l'on veut vraiment faire obstacle au risque de récession, je crois qu'il faut que la Fed abaisse son taux, a dit Carl Tannenbaum, économiste en chef chez LaSalle Bank, Chicago. C'est la vigueur du marché de l'emploi qui avait jusqu'ici assuré la bonne santé de l'économie et qui donnait à penser à plusieurs que l'on pourrait éviter la tempête.»

Pressions de Wall Street

Les pressions de Wall Street en faveur d'un élargissement de la politique monétaire ont atteint la colline du Capitole après le dévoilement, vendredi dernier, des statistiques du département du Travail indiquant que 4000 Américains avaient perdu leur emploi en août.

Le représentant Barney Frank, président du comité parlementaire des services financiers, a ainsi réclamé une réduction «significative» des taux d'intérêt. Jusqu'ici, il s'était contenté de critiquer la réglementation du secteur bancaire.

«Il nous faut des taux d'intérêt plus bas pour stimuler l'économie», a par ailleurs déclaré en entrevue Richard Trumka, trésorier de l'AFL-CIO, le plus important syndicat aux États-Unis.

Les économistes de Barclays Capital ont abandonné leurs prédictions voulant que la Fed maintienne son taux actuel jusqu'en juin.

La firme prévoit maintenant des réductions au terme de chacune des trois prochaines réunions des responsables de la banque centrale. Barclays a également abaissé de moitié à 1,5% ses prévisions de croissance pour le quatrième trimestre.