La croissance américaine devrait rester «modérée» d'ici la fin de l'année en raison du ralentissement immobilier, et il est trop tôt pour baisser la garde sur l'inflation même si une amélioration est attendue.

La croissance américaine devrait rester «modérée» d'ici la fin de l'année en raison du ralentissement immobilier, et il est trop tôt pour baisser la garde sur l'inflation même si une amélioration est attendue.

C'est le message livré mercredi par le président de la Réserve fédérale des États-Unis, Ben Bernanke.

«Dans l'ensemble, l'économie américaine semble devoir croître à un rythme modéré au second semestre, avec un petit raffermissement attendu en 2008 à un niveau proche du plein potentiel de l'économie», a affirmé M. Bernanke dans un discours devant le Congrès.

La banque centrale américaine, qui présentait à cette occasion ses prévisions semestrielles, a révisé en baisse d'un quart de point sa prévision de croissance pour 2007 et 2008. En 2007, le produit intérieur brut (PIB) devrait croître entre 2,25% et 2,5%, puis dans une fourchette de 2,5 à 2,75% l'année suivante.

La révision à la baisse «vient largement de la construction résidentielle plus faible que prévu cette année», a affirmé M. Bernanke. Cette faiblesse «va sans doute continuer de peser sur la croissance dans les trimestres à venir, même si l'effet ira en s'amenuisant», a-t-il estimé.

L'un des risques pour l'économie vient de l'immobilier, «si la correction s'avère plus importante que prévu avec une contagion à la consommation», a affirmé le patron de la Fed. La consommation des ménages est le principal moteur de l'économie américaine.

Notamment les problèmes économiques et sociaux liés à la hausse des défauts

de paiement des emprunteurs les plus fragiles financièrement (du secteur dit subprime) «vont probablement encore empirer avant qu'une amélioration soit en vue».

Du côté de l'inflation, la Fed a laissé inchangées ses prévisions pour cette année et l'an prochain. La hausse des prix sous-jacente devrait s'établir entre 2 et 2,25% cette année et entre 1,75 et 2% l'an prochain, ce qui est proche du seuil de tolérance maximum de la Fed (fixé implicitement à 2%).

«L'inflation de base devrait s'amenuiser pendant le reste de l'année et l'an prochain», a souligné M. Bernanke, en citant la baisse attendue des prix des matières premières et de l'énergie, un allègement des pressions sur le marché du travail et la bonne tenue des attentes d'inflation.

Il a toutefois affirmé qu'il était trop tôt pour crier victoire.

Pour la Fed, l'inflation demeure l'«inquiétude prédominante» et il reste un risque en cas d'envolée des prix de l'énergie et de baisse du chômage.

Les chiffres se sont améliorés ces derniers mois mais les variations mensuelles peuvent être parasitées par divers facteurs et «une partie de l'amélioration pourrait aussi être le résultat d'influences transitoires», a-t-il estimé.

De plus, «si l'inflation progressait pendant une période prolongée et que cela faisait monter les attentes d'inflation, il serait plus difficile et plus coûteux de rétablir la stabilité des prix», a-t-il affirmé.

La Fed a maintenu son principal taux directeur inchangé à 5,25% depuis plus d'un an.

Par ailleurs la banque centrale va chercher à améliorer la protection des emprunteurs en proposant des modifications à la loi sur les prêts hypothécaires, dans le sens d'une plus grande clarification des conditions consenties notamment, a affirmé M. Bernanke.

Elle va aussi s'attaquer aux pratiques de prêt «déloyales ou trompeuses», a-t-il affirmé.