Le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, a affirmé jeudi, devant un comité parlementaire, que l'économie nationale pourrait être affectée gravement, à moins de réformes importantes de la fiscalité, de l'assurance sociale et de l'assurance-maladie.

Le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, a affirmé jeudi, devant un comité parlementaire, que l'économie nationale pourrait être affectée gravement, à moins de réformes importantes de la fiscalité, de l'assurance sociale et de l'assurance-maladie.

«Si des actions rapides et fortes ne sont pas entreprises, l'économie des Etats-Unis risque de sérieusement s'affaiblir», a-t-il fait valoir au comité budgétaire du Sénat.

Ces propos du patron de la banque centrale qui, il y a bientôt un an, avait succédé à Alan Greenspan sont les plus fermes jusqu'ici face aux difficultés qui attendent la nation américaine, étant donné le proche départ à la retraite de quelque 78 millions de personnes de la génération dite du baby-boom.

Les plus âgés d'entre eux doivent quitter leur travail l'an prochain. Cette vague de retraités s'ajoutera à ce que le budget national doit supporter.

«Plus nous attendrons, plus substantiels et plus difficiles seront les objectifs à atteindre. Je crois que le bon moment pour débuter, c'était il y a 10 ans», a rétorqué M. Bernanke aux législateurs qui voulaient l'entendre évaluer l'urgence de la situation.

L'exercice annuel clos le 30 septembre s'est soldé, pour l'État fédéral, par un déficit de 248 G $ US, soit le plus faible en quatre ans. Si M. Bernanke constate l'amélioration, il la compare aussi au «calme avant la tempête».

Durant la décennie à venir, les coûts des programmes sociaux vont grimper vivement, a-t-il signalé.

Les dépenses fédérales de sécurité sociale et pour la santé pesaient 8,5 % du produit intérieur brut (PIB), lors du dernier exercice, et elles atteindront environ 15 % en 2030, a-t-il estimé.

Pour l'exercice 2006-07, déjà, les prévisions s'assombrissent à l'Office budgétaire du Congrès, qui redoute un déficit de 286 G$ US.

Quant aux économistes de la Maison-Blanche, ils s'attendent à pire avec 339 G$ US d'encre rouge.

La croissance économique seule ne devrait pas résoudre les problèmes de budget, explique Ben Bernanke.

Les solutions exigeront persévérance et volonté, tant de la part du Congrès que de la Maison-Blanche, pour faire des choix difficiles et les responsables politiques devront établir le bon équilibre entre les revenus fiscaux et les dépenses, a ajouté M. Bernanke.

Toutefois, il n'a pas proposé de solutions précises.