L'endettement personnel est devenu un tel problème qu'à l'instar de la publicité sur la cigarette, la publicité et la sollicitation relatives au crédit devraient être interdites. C'est la demande adressée au ministre de la Justice du Québec, Yvon Marcoux, par la Coalition des associations de consommateurs du Québec.

L'endettement personnel est devenu un tel problème qu'à l'instar de la publicité sur la cigarette, la publicité et la sollicitation relatives au crédit devraient être interdites. C'est la demande adressée au ministre de la Justice du Québec, Yvon Marcoux, par la Coalition des associations de consommateurs du Québec.

"L'accès facile aux différentes formes de crédit, le flot et le type de sollicitation incitent à notre avis la population à dépenser souvent sans réfléchir aux conséquences de ces dépenses", soutient Isabelle Thibeault, porte-parole de la Coalition.

Ainsi, la croissance du crédit à la consommation en 2005 a grimpé à un rythme plus de deux fois supérieur à celui du revenu disponible, a-t-elle indiqué.

"Derrière ces chiffres, il y a des gens qui souffrent parce que l'endettement suppose toutes sortes d'expressions du stress: maladies mentales ou physiques, agressivité, difficulté à se concentrer, problèmes relationnels en famille ou au travail", a poursuivi la porte-parole.

Mme Thibeault ne croit pas que tous les consommateurs possèdent le discernement pour faire la part des choses. "Pas selon notre expérience, affirme-t-elle. Il faut être conscient que la machine à publiciser est très forte. Quand tout le monde nous dit que c'est correct et de le faire, on finit par émousser notre sens critique. Je ne pense pas qu'un consommateur puisse faire le poids devant cette machine."

À l'occasion de la troisième campagne de sensibilisation à l'endettement Dans la marge jusqu'au cou, la Coalition invite la population à retourner les offres de crédit à domicile après y avoir apposé un autocollant exprimant leur refus. Portant l'inscription "Non ! À la sollicitation et à la publicité sur le crédit", ces autocollants sont distribués par les différentes associations de consommateurs et peuvent être importés et imprimés à partir du site Internet de la Coalition.

"C'est une façon de dénoncer la quantité de publicité qu'on reçoit, a expliqué Isabelle Thibeault. Et ça va coûter 2$ à l'émetteur de crédit."

Au ministère de la Justice, on indique qu'après la première phase de la révision de la Loi de la protection du consommateur, dont le projet a été présenté le 9 novembre dernier, l'Office de la protection du consommateur (OPC) a reçu le mandat de préparer la seconde phase, au menu duquel se trouve la question du crédit.

L'Association des banquiers canadiens (ABC) soutient de son côté que les banques devraient pouvoir continuer à faire le marketing de leurs services comme toute autre entreprise. "Les consommateurs sont des gens intelligents et devraient être capables de prendre leurs propres responsabilités", a objecté le porte-parole de l'ABC, Jacques Hébert.