Hydro-Québec est mieux placée que l'an dernier pour faire face aux grands froids, en partie grâce aux fermetures d'usines dans le secteur forestier, qui ont libéré des centaines de mégawatts très précieux en hiver.

Hydro-Québec est mieux placée que l'an dernier pour faire face aux grands froids, en partie grâce aux fermetures d'usines dans le secteur forestier, qui ont libéré des centaines de mégawatts très précieux en hiver.

Pour passer à travers la saison froide, Hydro dispose d'une marge de manoeuvre de 4465 mégawatts, soit deux fois plus que l'an dernier, selon son rapport remis auprès du North American Electric Reliability Council (NERC), l'organisme américain de surveillance des producteurs d'électricité.

L'augmentation de la demande totale d'électricité a été compensée par la fermeture de scieries et d'usines du secteur des pâtes et papiers, explique la société d'État, ainsi que par des mesures d'économie d'énergie.

Hydro prévoit que la demande hivernale sera de 35 101 mégawatts, alors que son réseau peut fournir 39 566 mégawatts.

Pendant les jours les plus froids de l'hiver, la demande pourrait atteindre une pointe de 36391 mégawatts, soit 2755 de plus que l'an dernier, alors que la saison avait été anormalement douce.

Réduction de tension

Pour faire face aux jours les plus froids, qui surviennent généralement au mois de janvier, Hydro envisage cette année de réduire la tension sur son réseau, ce qui lui permettrait de récupérer 250 mégawatts.

C'est la première fois que la société d'État compte sur ce moyen, a expliqué Yves Filion, le patron de la division Transport de la société d'État

Selon lui, il s'agit d'un outil temporaire de gestion de la demande, qui peut être utilisé pendant quelques heures par jour seulement. Les clients d'Hydro ne s'apercevront pas de la réduction de la tension sur le réseau, a-t-il assuré.

Comme autres moyens de satisfaire la demande de pointe, Hydro pourra aussi compter sur 1 000 mégawatts que la grande industrie a accepté de lui revendre si nécessaire et sur 200 mégawatts acquis du Nouveau-Brunswick en vertu d'un contrat à long terme conclu l'an dernier.

Pas d'éolien

Si la marge de manoeuvre d'Hydro-Québec est plus confortable que celle de l'an dernier, c'est surtout parce sa capacité de production s'est accrue. D'abord, la centrale au gaz naturel de TransCanada Energy à Bécancour, fournit 547 mégawatts de puissance supplémentaires au réseau depuis la mi-septembre.

Hydro dit aussi s'attendre à recevoir 320 mégawatts des deux premiers groupes turbines-alternateurs (sur trois au total) de la centrale Eastmain 1, entre le 1er octobre et 28 février.

Le 1er décembre, 109,5 mégawatts d'énergie éolienne s'ajouteront à la capacité de production d'Hydro-Québec, en provenance du parc de Baie-des-Sables, en Gaspésie. Hydro n'a toutefois pas inclus d'énergie éolienne dans sa réserve pour l'hiver 2006-2007. "Hydro-Québec est en train d'évaluer la capacité réelle de la production éolienne en période de pointe d'hiver", peut-on lire dans le rapport soumis au NERC.

Malgré la sa capacité de production accrue, Hydro a dû avoir recours au marché privé de l'électricité encore cette année. La société d'État a acheté par appel d'offres des quantités d'électricité variant entre 150 et 500 mégawatts pour les mois de décembre, janvier et février. Le prix moyen de cette énergie est de 8,6 cents le kilowattheure.

L'an dernier, Hydro avait dû lancer trois appels d'offres avant l'hiver, pour 1 500 mégawatts à un prix variant entre 8,6 cents et 17,7 cents le kilowattheure.

L'électricité est facturée à 6,5 cents le kilowattheure à la clientèle résidentielle.