Décembre pourrait bien signifier le coup d'envoi d'un affrontement patronal-syndical au Journal de Québec, propriété de l'empire Quebecor. Le début des négociations avec les journalistes syndiqués indiquera s'ils ont eu raison ou non d'appréhender la tentative de fusion de leur salle de nouvelles avec celle de TVA-Québec, du même propriétaire Pierre Karl Péladeau.

Décembre pourrait bien signifier le coup d'envoi d'un affrontement patronal-syndical au Journal de Québec, propriété de l'empire Quebecor. Le début des négociations avec les journalistes syndiqués indiquera s'ils ont eu raison ou non d'appréhender la tentative de fusion de leur salle de nouvelles avec celle de TVA-Québec, du même propriétaire Pierre Karl Péladeau.

Quebecor a annoncé que son cahier de négociations sera déposé au début décembre. L'entreprise a embauché 14 nouveaux cadres le 30 septembre, soit la veille de la date limite pour qu'ils soient considérés comme des briseurs de grève par la loi provinciale, en cas de débrayage syndical. L'actuel contrat de travail des journalistes expire le 31 décembre.

Si le président du syndicat, Denis Bolduc, reste prudent dans ses commentaires, certains des membres n'hésitent pas à dire qu'ils craignent un bras de fer sur les intentions déclarées de Quebecor de mettre en commun les ressources humaines de ses diverses filiales.

Quebecor est notamment propriétaire de Sun Media, la plus grosse chaîne canadienne de journaux; du réseau de télévision TVA; du site Internet Canoë; et du câblodistributeur Vidéotron. Leur propriétaire Pierre Karl Péladeau a récemment écrit dans Le Devoir qu'il demandera au Conseil de la radiotélévision canadienne (CRTC) de lever les barrières d'étanchéité entre ses différentes salles de nouvelles, au renouvellement de permis en 2008.

Le syndicat croit que si l'entreprise a embauché 14 cadres de plus, c'est pour être prête à tout affrontement au moment des négociations. «Pas du tout! rétorque le porte-parole de Quebecor, Luc Lavoie. Non seulement il n'est aucunement question de fusionner la rédaction du Journal de Québec avec celle de TVA, mais l'embauche de ces nouveaux cadres a été faite pour soutenir la guerre que nous livre Le Soleil. Le quotidien a pris des moyens pour se renforcer, en l'occurrence son changement de format. Nous voulons être capables de lui faire face.»

La direction du Journal de Québec est assurée par un intérim montréalais. Pierre Francoeur, président et chef de l'exploitation de Quebecor Média inc., occupe la fonction d'éditeur, et Serge Gosselin, vice-président rédaction-tirage-promotion des quotidiens de la chaîne, celui de rédacteur en chef.

Ce qui fait craindre un mariage forcé JdQ-TVA à certains syndiqués des deux médias, c'est entre autres la présence de Michel Poirier au nombre des 14 nouveaux cadres du journal. Spécialiste des multiplateformes chez Quebecor, Poirier a été embauché à la rédaction en même temps que Patrick White, anciennement de la Presse Canadienne, et André Létourneau, un ancien journaliste qui a aussi fait des relations publiques.