Le grand patron de la Société de transport de Montréal (STM), Claude Trudel, qualifie de «tout à fait prématuré» et «incompréhensible» le mandat de grève générale illimitée adopté massivement par le syndicat des employés d'entretien et qui devrait entrer en vigueur le 22 mai.

Le grand patron de la Société de transport de Montréal (STM), Claude Trudel, qualifie de «tout à fait prématuré» et «incompréhensible» le mandat de grève générale illimitée adopté massivement par le syndicat des employés d'entretien et qui devrait entrer en vigueur le 22 mai.

De son côté, le maire de Montréal Gérald Tremblay redoute que la population ne soit prise en otage.

À une semaine de l'ultimatum lancé en mars par 97% des membres du syndicat de l'entretien réunis en assemblée syndicale, le débrayage semble imminent aux yeux de Claude Trudel, qui entretient néanmoins l'espoir de sauver les meubles. Un mince espoir cependant.

«J'ai l'impression qu'il reste du temps pour négocier, mais trop peu pour éviter le pire», a confié mardi le président du conseil d'administration et maire de Verdun, rencontré en marge d'une opération propreté dans son arrondissement.

Les parties syndicales et patronales se sont rencontrées mardi devant le Conseil des services essentiels, afin de négocier quels services seront maintenus durant la grève.

Comme lors de la grève de 2003, les services de métro et autobus pourraient ne fonctionner qu'aux heures de pointe. Là encore, les deux parties sont divisées, puisque la STM aimerait maintenir le service de métro les fins de semaine.

Quant aux négociations de la convention collective, échue depuis janvier, elles sont dans l'impasse et aucun camp ne semble enclin à jeter du lest.

Le côté patronal invoque un cadre financier serré pour justifier son refus d'acquiescer aux revendications syndicales, qui achoppent sur les questions des salaires et du régime de retraite.

Les employés d'entretien demandent des augmentations salariales de 2% par année pendant trois ans. La STM propose de geler les salaire la première année, pour les augmenter les quatre années suivantes.

«Comme n'importe quelle grève, ça va être une guerre de chiffres», a résumé Claude Trudel.

Le maire se prononce

Interrogé hier matin pour savoir si Montréal était en mesure d'éviter une grève dans les transports en commun, le maire Gérald Tremblay est demeuré inflexible.

"Notre position est très claire, a-t-il dit en marge d'une rencontre de travail avec le ministre québécois du Développement économique, Raymond Bachand. J'ai eu la chance de discuter avec le ministre sur la situation financière de Montréal. Notre cadre de négociations est très clair. C'est 0% pour 2007 et 2% pour les trois années subséquentes. Nous n'avons pas d'argent additionnel."

Pour lui, donner plus d'argent équivaut à étouffer davantage les contribuables. "Nous devons regarder la capacité de payer de nos citoyens et ils paient suffisamment. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un système de transport amélioré et sécuritaire. Nos employés doivent prendre note de cela. On ne doit pas prendre les usagers en otages. Chaque jour, 800 000 personnes utilisent les transports en commun."

Il a ajouté que le cadre de négociation s'adresse à tous les employés, pas seulement à ceux de la STM. Au-delà du cadre 0-2-2-2, c'est la qualité de vie des citoyens qui en souffrira. "J'en appelle à eux (les employés) pour qu'ils réalisent que la situation de la Ville de Montréal est très fragile et que la proposition que nous faisons est en fonction de notre capacité de payer. Ils doivent aussi regarder la capacité de payer des payeurs de taxe."