C'est la fin des années folles en immobilier. Pour les 11 premiers mois de l'année, le nombre de transactions a augmenté de seulement 0,1% au Canada par rapport à 2005.

C'est la fin des années folles en immobilier. Pour les 11 premiers mois de l'année, le nombre de transactions a augmenté de seulement 0,1% au Canada par rapport à 2005.

Ce ralentissement n'a rien d'inquiétant, a fait valoir à La Presse Affaires Alan Tennant, président de l'Association canadienne de l'immeuble (ACI). Au contraire. Après des années record, le marché s'est maintenant stabilisé, tout en demeurant vigoureux, a-t-il dit en somme. "C'est très stable et c'est important car un marché stable est bon pour les consommateurs."

Sandra Cantinho, agente immobilière chez Re/max du Cartier à Montréal, a bien perçu la "stabilisation" du marché en 2006. "Pour moi, ça a été un peu moins fou que l'année d'avant", a-t-elle observé.

"On a senti un allongement du temps que ça prend pour vendre. Les gens ont le choix, ils magasinent plus et il y a plus de propriétés sur le marché", a poursuivi l'agente.

En 2006, les provinces des Prairies auront vraiment été la locomotive du marché immobilier canadien. Pour les 11 premiers mois de l'année, le nombre de ventes de maisons existantes a augmenté de 13% en Alberta et de 10,7% en Saskatchewan, comparativement à 3% pour le Québec et à 0,1% pour l'ensemble du pays. La Colombie-Britannique et l'Ontario ont toutes deux enregistré moins de transactions qu'en 2005, avec des baisses respectives de 8,3% et 1,5%.

Même si le nombre de reventes a peu progressé, le prix, lui, a continué à grimper en flèche. Entre janvier et novembre 2006, il a bondi de 11,3% à l'échelle nationale par rapport à l'année précédente. Les hausses ont été particulièrement marquées en Alberta (30,6%) et en Colombie-Britannique (18%). Au Québec, le coût moyen d'une propriété existante a grimpé de 5,2%, passant de 183991$ à 193643$.

Les spécialistes s'attendent à ce que le marché demeure vigoureux en 2007, grâce entre autres à la faiblesse des taux hypothécaires. " Les prédictions montrent qu'on aura une année très forte. Ce ne sera pas nécessairement une année record, mais elle pourrait se placer dans le top 5 ", a avancé Alan Tennant, de l'ACI, joint à Calgary.

La région de Montréal devrait elle aussi maintenir sa robustesse tout en atteignant le point d'équilibre, selon Michel Beauséjour, président de la Chambre immobilière du Grand Montréal. " Pour 2007, on prévoit à peu près le même nombre de transactions qu'en 2006, avec une hausse des prix de 4% à 5%. "

Le marché montréalais ne risque certainement pas de s'effondrer, ajoute M. Beauséjour. " L'immobilier résidentiel au Québec est vraiment lié à la situation économique et aux taux d'intérêt, il n'y a rien de spéculatif. Dans ce cadre-là, il n'y a aucun danger d'effondrement. Ce sera un atterrissage en douceur vers un marché équilibré. "

Pour les 11 premiers mois de 2006, le prix des maisons existantes s'est élevé en moyenne à 276 824$ au Canada. Des différences énormes existent entre les provinces, la Colombie-Britannique étant la plus chère (390 481$) et l'Île-du-Prince-Édouard, la plus abordable (125 239$).

L'Ontario continue de dominer quant au nombre de transactions enregistrées par le Service Inter-agences (185 033 reventes entre janvier et novembre 2006), suivi de la Colombie-Britannique (92 268), de l'Alberta (70 320), du Québec (68 487) et du Manitoba (12 419).