Les Canadiens savent qu'il faut épargner tôt pour profiter d'une belle retraite, mais un fossé se trouve entre leurs habitudes financières et leurs attentes quant à l'âge choisi pour quitter le travail.

Les Canadiens savent qu'il faut épargner tôt pour profiter d'une belle retraite, mais un fossé se trouve entre leurs habitudes financières et leurs attentes quant à l'âge choisi pour quitter le travail.

C'est ce que révèle un sondage effectué auprès de 1666 personnes par la firme SOM pour le compte de l'assureur Desjardins Sécurité financière du 3 au 16 août.

Les résultats parlent d'eux-mêmes: les travailleurs interrogés veulent prendre leur retraite en moyenne à 60 ans, mais 35% n'ont pas épargné de façon sérieuse avant d'avoir atteint 40 ans.

La moitié des répondants de 40 ans et plus qui sont sur le marché du travail ou préretraités situent l'âge idéal de 56 à 65 ans, mais 34% s'aventurent à dire aimeraient bien quitter leur emploi de 40 à 55 ans.

Fait surprenant, 60% des sondés de 40 ans et plus pensent avoir des prévisions réalistes quant au moment rêvé pour arrêter de travailler.

Pourtant, le sondage SOM ne permet pas de constater des habitudes d'épargne conformes à un tel choix.

Ainsi, les seuls groupes dont une proportion importante a commencé à remplir son bas de laine avant 30 ans sont les couples avec enfants (37%) et ceux dont l'épargne et les placements dépassent déjà 100 000 $ (36%).

Ceux qui attendent plutôt d'avoir 50 ans avant de mettre de l'argent de côté sont bien plus nombreux.

Les préretraités (33%), les personnes dont le revenu se situe de 20 000 $ à 30 000 $ (28%) et ceux dont le revenu est de 10 000 $ à 25 000 $ (25%) sont particulièrement concernés par cette affirmation.

À la lumière des faits, Desjardins Sécurité financière croit qu'il est temps de remettre les pendules à l'heure.

«Les Canadiens doivent comprendre que la retraite, ce n'est pas une période de vacances de 20 ou 30 ans», souligne Monique Tremblay, première vice-présidente Épargne et Fonds distincts chez Desjardins Sécurité financière.

«Les gens doivent modifier leur comportement et commencer à planifier leur retraite et à épargner le plus tôt possible - avant 35 ans, qui est l'âge moyen actuel», ajoute Mme Tremblay.

Les conséquences sociales

Une autre partie du sondage relève que les travailleurs d'aujourd'hui savent à quel point la retraite changera leur vie. Les trois quarts (74%) de ceux qui ont 40 ans et plus affirment être prêts à s'y adapter au niveau psychologique.

Environ 82% des sondés reconnaissent qu'il est essentiel de planifier sa vie sociale et ses temps libres pour ne pas sombrer dans la solitude et l'ennui. Toutefois, seulement 55% d'entre eux ont élaboré un plan pour y arriver.

«Le travail ne fait pas qu'occuper une grande partie de nos journées, soutient Dr Paul Garfinkel, du Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto. Il représente beaucoup plus pour la plupart des gens.»

«Il contribue à former notre identité, à définir qui nous sommes, notre communauté et nos relations. Autant de réseaux que la retraite vient bouleverser», précise M. Garfinkel.

La marge d'erreur du sondage est de 2,6%, 19 fois sur 20.