Le successeur du Premier ministre japonais Junichiro Koizumi, Shinzo Abe, a appelé vendredi à poursuivre la lutte contre la déflation, le gouvernement jugeant prématuré de décréter officiellement la fin de ce fléau qui a plombé la deuxième économie mondiale ces dernières années.

Le successeur du Premier ministre japonais Junichiro Koizumi, Shinzo Abe, a appelé vendredi à poursuivre la lutte contre la déflation, le gouvernement jugeant prématuré de décréter officiellement la fin de ce fléau qui a plombé la deuxième économie mondiale ces dernières années.

"La sortie de la déflation continuera à être un objectif important du nouveau gouvernement", a déclaré M. Abe, le bras droit de M. Koizumi, qui va le remplacer à la fin du mois.

Dans un rapport mensuel, le gouvernement japonais a supprimé toute référence au terme déflation, pour la première fois depuis novembre 2001, mais il a souligné qu'il était "nécessaire de tenir compte de l'impact des prix du pétrole sur la conjoncture économique".

"Il est encore prématuré de déclarer la fin de la déflation, car il existe des risques imprévisibles d'origine externe, comme un ralentissement de l'économie américaine ou les variations des cours du pétrole, susceptibles de ralentir l'économie japonaise", a expliqué un porte-parole du gouvernement.

Le rapport mensuel souligne néanmoins que "le redressement économique du pays se poursuit" pour le septième mois consécutif.

"Les recettes des entreprises s'accroissent, les investissements augmentent, l'amélioration des conditions de l'emploi pour les salariés s'étend dans le pays et la consommation des ménages progresse, mais modérément", note le gouvernement pour justifier sa prudence.

"Si l'on regarde les facteurs intérieurs, tout semble aller, mais nous ne sommes pas encore en situation de déclarer qu'il n'y aura pas de rechute (dans la déflation)", a commenté le ministre de la Politique éconmique et budgétaire, Kaoru Yosano.

Statistiquement parlant, la déflation a déjà pris fin depuis plusieurs mois au Japon: l'indice des prix à la consommation, qui avait chuté presque sans discontinuer depuis l'été 1998, s'est finalement stabilisé en octobre 2005 et ne cesse d'augmenter à un rythme modéré depuis novembre.

Il a encore gagné 0,2% en juillet sur un an, malgré l'impact négatif d'un changement de méthode de calcul.

La Banque du Japon avait pris acte de la fin de la déflation en mars dernier pour l'enterrer définitivement en abolissant le 14 juillet la politique de taux d'intérêt zéro qu'elle menait depuis cinq ans.

Le loyer de l'argent avait été relevé d'un quart de point, à 0,25%.

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