Dans son nouveau livre, l'ancien président de la Réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, critique vivement le président George W. Bush, responsable selon lui d'une gestion irresponsable des dépenses publiques, mais aussi le Parti républicain, auquel il appartient pourtant.

Dans son nouveau livre, l'ancien président de la Réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, critique vivement le président George W. Bush, responsable selon lui d'une gestion irresponsable des dépenses publiques, mais aussi le Parti républicain, auquel il appartient pourtant.

«Ma plus grande frustration est restée le refus du président d'opposer son veto contre des dépenses incontrôlées», écrit-il.

Le président Bush a pris ses fonctions en 2001, la dernière année où le gouvernement est parvenu à enregistrer un excédent budgétaire. Son administration a depuis baissé les impôts et augmenté les dépenses, notamment pour financer la lutte contre le terrorisme.

L'ancien président de la Fed est également peu amène avec son propre parti, la Parti républicain, qu'il accuse d'avoir troqué ses convictions politiques pour le pouvoir.

«Les républicains du Congrès (...) ont échangé principe contre pouvoir. Ils se sont retrouvé avec ni l'un ni l'autre. Ils méritaient de perdre» les élections de mi-mandat de 2006, écrit M. Greenspan, qui se qualifie, lui, de «républicain libertaire».

Sans s'attarder sur le sujet, M. Greenspan commente également -sans détour-la guerre en Irak.

«Cela m'attriste qu'il soit politiquement importun de reconnaître ce que chacun sait: la guerre en Irak est largement une question de pétrole», affirme-t-il.

Les Mémoires d'Alan Greenspan, intitulées «L'Age de turbulence: aventures dans un nouveau monde», seront mises en vente lundi prochain. L'Associated Press s'en est procuré un exemplaire chez un libraire de la région de Washington.

Agé de 81 ans, M. Greenspan a présidé la Réserve fédérale pendant plus de 18 ans, le deuxième mandat le plus long de l'histoire, durant lequel le pays a vu défiler quatre présidents, de Ronald Reagan à M. Bush.

Il précise dans son livre avoir entretenu de bonnes relations avec le prédécesseur de M. Bush, Bill Clinton. Ce dernier avait lui-même succédé à George H.W. Bush, père de l'actuel président, avec qui M. Greenspan reconnaît avoir eu des «relations épouvantables», car l'économie était son «talon d'Achille».

M. Greenspan déclare avoir commencé la rédaction de son livre le 1er février 2006, le jour où son successeur, Ben Bernanke, a pris ses fonctions.

Sur d'autres sujets, l'ancien président de la Fed doute notamment que la Chine puisse continuer sur la voie de sa fulgurante croissance économique sans amorcer des réformes démocratiques.

Mais il rajoute que si Pékin ne renie pas sa transition à l'économie de marché, «cela propulsera certainement le monde vers de nouveaux niveaux de prospérité».