Toutes les Bourses de la planète sont en fête.

Toutes les Bourses de la planète sont en fête.

Depuis le début de l'année, 32 des indices Morgan Stanley, couvrant toutes les régions du monde, sont positifs.

En monnaie locale, la palme revient à l'indice finlandais en hausse de 22% depuis janvier par rapport à 4% pour l'indice japonais à l'autre bout du spectre.

Et que dire de la performance étourdissante de l'indice chinois de la Bourse de Shanghai en hausse de plus de plus de 50% en moins de cinq mois ... après avoir triplé de volume l'année précédente.

Devant une telle bulle, pas étonnant qu'Alan Greenspan ait lancé un appel au calme cette semaine.

«Ce boum des actions chinoises est clairement insoutenable», a rappelé l'ancien grand patron de la Fed américaine.

Sans compter que les Bourses internationales ont très bien fait l'an dernier.

En 2006, l'indice mondial a progressé de 20%, l'indice Europe/Asie a bondi de 33% et celui d'Extrême-Orient (EAEO) a grimpé de 26%.

«La poussée boursière poursuit sur sa lancée amorcée l'an dernier après la correction de mai et juin», souligne Vital Proulx, président d'Hexavest.

«Pour le moment», précise-t-il, les astres favorisent les marchés boursiers.

Malgré le ralentissement américain, les économies d'Europe et d'Asie sont en croissance, les pressions inflationnistes sont sous contrôle, il y a beaucoup de liquidités dans le système et le mouvement de fusions et d'acquisitions atteint des niveaux records.

Depuis le début de l'année, l'indice mondial gagne 8,6% (2% en dollars canadiens), celui d'Europe bondit de 10% (4%), celui du Bassin du Pacifique prend 6% (-1%) et celui d'Amérique du Nord avance de 8% (2%).

«La force du huard ampute une partie des rendements des investisseurs canadiens», constate le gestionnaire.

L'inverse est toutefois vrai pour les étrangers, ajoute-t-il. Par exemple, un investisseur américain voit ses placements canadiens croître d'environ 17% depuis janvier en raison d'un gain de 9% de la Bourse de Toronto et d'une appréciation de 8% de la devise canadienne par rapport au billet vert.

Mais la question des devises, que l'on peut contrôler par arbitrage, n'est pas ce qui préoccupe le plus Vital Proulx.

«Il y a beaucoup de complaisance dans le marché, dit-il. Les investisseurs se comportent comme s'ils n'avaient peur de rien.»

Pourtant, la situation n'est pas sans risque.

Le gestionnaire s'inquiète particulièrement du ralentissement aux États-Unis. Il craint que la chute des secteurs de l'immobilier et de la construction touche suffisamment les consommateurs américains pour entraîner un effet de contagion dans le reste du monde.

Pour la première fois depuis la dernière récession, souligne-t-il, il se construira moins de maisons dans les prochains mois chez nos voisins qu'à l'été 2001.

Présentement, il a 3,3 millions de travailleurs dans l'industrie de la construction par rapport à 2,6 millions il y a six ans.

«C'est donc dire qu'il y a un million de travailleurs à risque si on ajoute 300 000 emplois indirects, calcule M. Proulx. Si cela se confirme, la croissance des emplois sera négative aux États-Unis et les consommateurs réagiront mal.»

Selon lui, l'effet ricochet se ferait sentir jusqu'en Chine car le trois quart de son surplus commercial de 210 milliards US provient des États-Unis.

Dans ses conditions, il ne pense pas que les Bourses internationales termineront l'année en terrain positif.

Il recommande donc aux investisseurs d'être prudents et de se concentrer dans des secteurs défensifs comme la santé, la consommation courante et les télécoms.

Ses titres préférés sont les américaines Pfizer (PFE), Intel (INTC) et Altria (MO).

«Le marché américain est moins complaisant qu'ailleurs dans le monde, explique-t-il. De plus, si un choc boursier frappe la planète, les Américains vont rapatrier leurs billes chez-eux.»